Livraisons de vaccins en Europe: AstraZeneca estime ne pas avoir fait de "promesses excessives"
Face à la colère des pays européens, AstraZenaca conteste tout manquement ou fausses promesses.
Son directeur général Pascal Soriot déclare ainsi lors d'une conférence de presse à l'occasion des résultats du laboratoire: "Nous n'avons jamais fait de promesses excessives, nous avons communiqué ce que nous pensions pouvoir réaliser à ce moment-là".
Pourtant les chiffres montrent une grande différence entre ce qui a été promis et ce qui a été effectivement livré. Contractuellement, AstraZeneca s'était engagé à livrer un total de 300 millions de doses à l'UE d'ici fin juin. Or, seulement 100 millions de doses auront été livrées en raison de problèmes de production et de restrictions aux exportations.
300 millions de doses livrées dans le monde
Une différence de taille qui a poussé la Commission européenne à lancer une procédure en justice contre le laboratoire anglo-suédois. "Les termes du contrat n'ont pas été respectés et l'entreprise n'a pas été en position de mettre en œuvre une stratégie fiable afin d'assurer des livraisons en temps et en heure", a indiqué un porte-parole de l'exécutif européen, précisant que cette action avait été lancée au nom de l'UE et des Vingt-Sept, "unanimement en accord" avec cette décision.
L'entreprise a fait de son mieux pour livrer autant de doses que possible à l'UE, ajoute Pascal Soriot, mais a précisé être déçu de ne pas en avoir livré davantage. Et de préciser que 300 millions de doses du vaccin ont été mises à disposition dans 165 pays.
Reste désormais la question de l'avenir du vaccin d'AstraZeneca en Europe dans sa stratégie de vaccination. Sur BFMTV, Thierry Breton, Commissaire au Marché intérieur a prévenu. "On est pragmatique. Ma priorité en tant que responsable des vaccins, c'est que ceux avec lesquels nous contractualisons livrent exactement en temps et en heure, voire plus", assène-t-il, laissant entendre que le contrat avec le groupe pharmaceutique, qui "se termine le 30 juin", pourrait ne pas être renouvelé.
"Rien n'est définitif, on continuera à discuter", a cependant nuancé Thierry Breton. "Ce n'est pas pour une raison épidémiologique ou médicale. Quand on regarde les données, les bénéfices du vaccin AstraZeneca l'emportent de façon massive par rapport à la maladie", a-t-il ajouté.