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Les profits d'AstraZeneca s'envolent, mais pas grâce au vaccin contre le Covid-19

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/ - LOIC VENANCE © 2019 AFP

AstraZeneca a publié ses résultats financiers pour le premier trimestre de l'année. On y apprend que le vaccin contre le Covid ne représente que 4% de son chiffre d'affaires.

Le vaccin, la poule aux œufs d'or des laboratoires? Pas vraiment, si l'on en croit les résultats du groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca pour le premier trimestre de l'année, publiés ce vendredi.

Certes, son bénéfice net a doublé sur un an, passant de 750 millions de dollars en 2020 à 1,56 milliard de dollars début 2021, avec une marge nette de 21%. C'est mieux que les années précédentes, où elle était de 5% en 2019 et de 10% en 2018.

Le vaccin représente 4% du chiffre d'affaires

Mais ces bons résultats ne sont pas dûs au vaccin contre le Covid-19. Sur les 7,32 milliards de dollars de chiffre d'affaires réalisé au premier trimestre de 2021, le vaccin n'a rapporté que 275 millions de dollars, soit 3,7%. Et ce, alors même que la campagne de vaccination s'accélère dans le monde. Fin 2020, le vaccin n'avait rapporté que 2 millions de dollars à AstraZeneca.

En réalité, le laboratoire tire le plus gros de ses revenus des traitements liés à l'oncologie, l'une de ses spécialités. Le secteur a connu un bond des ventes de 20%, et a rapporté 3 milliards de dollars au laboratoire, soit 41% de son chiffre d'affaires.

Le vaccin AstraZeneca est l'un des moins chers du marché et le groupe affirme qu'il le vend à prix coûtant, ce qui expliquerait les faibles revenus tirés de ce sérum. Pfizer, dont les doses sont beaucoup plus onéreuses, avait estimé que les ventes de son vaccin anti-Covid atteindront 15 milliards de dollars en 2021.

Au delà des résultats financiers se pose aussi la question de l'image écornée du laboratoire,. AstraZeneca est en effet dans la tourmente. Son vaccin subit des retards de livraison en Europe, ce qui a conduit l'Union européenne à l'attaquer en justice, accusant le laboratoire de ne pas avoir tenu ses engagements. L'Union envisage même de ne pas renouveller le contrat d'approvisionnement. Par ailleurs, le vaccin fait l'objet de doutes sur ses effets secondaires, conduisant certains pays comme le Danemark à cesser son utilisation.

Pauline Dumonteil