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Inflation: l'avancement des négociations commerciales "va faire gagner deux mois aux consommateurs"

Le projet de loi qui prévoit d'avancer au 15 janvier au lieu de fin mars la fin des négociations entre les industriels de l'agroalimentaire et les distributeurs sera présenté en Conseil des ministres ce mercredi.

Alors que les prix de nombreux intrants comme le blé ou l'huile ont fortement baissé ces dernières semaines, le gouvernement s'est plusieurs fois étonné de ne pas voir ces baisses être répercutées sur les prix payés par les consommateurs.

Lechypre d’affaires : Négociations commerciales, pourquoi ça patine ? - 06/06
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En cause, selon la plupart des distributeurs, un calendrier des négociations commerciales, trop encadré en France, qui théoriquement s'achève fin mars chaque année.

Afin que les baisses de prix soit plus rapidement visibles, le gouvernement a donc décidé d'avancer la conclusion de ces négociations à travers un projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres ce mercredi et débattu dans la foulée à l'Assemblée nationale.

Ce texte, "une mesure nécessaire" selon Bercy, prévoit donc que les industriels et les distributeurs parviennent à un accord au 15 janvier 2024.

"De quoi permettre aux consommateurs de gagner deux mois, deux mois et demi" en termes de baisses de prix souligne le ministère de l'Economie.

"Cibler les plus gros"

"Il s'agit de parer à l'urgence" souligne-t-on encore à Bercy, tout en confirmant que ce texte ne s'appliquera que pour ce round de discussions.

Rappelons que ce projet de loi couvre les négociations entre les 75 plus gros fournisseurs alimentaires en France, qui détiennent plus de 50% de parts de marché en distribution et pas les TPE et les PME de l'alimentaire.

En réalité, les négociations ont déjà commencé, elles vont simplement s'arrêter plus tôt. Reste à savoir si elles déboucheront sur de vraies baisses de prix. Le gouvernement souligne qu'il ne participe pas à ces discussions et ne donne pas d'objectifs même s'il répète qu'il s'agit bien "de cibler les plus gros".

Pour autant, ce mercredi sur BFMTV, Dominique Schelcher, le patron de Système U ne se montre pas très optimiste.

"Les premiers tarifs qui nous arrivent pour l'année prochaine dans la cadre de la future réouverture des renégociations sont plutôt à la hausse et à des hausses de près de 10%", explique-t-il.

Enfin, concernant la demande des distributeurs d'un moratoire sur la loi Descrozaille sur l'encadrement des promotions sur les produits d'hygiène, le gouvernement renvoie la balle aux parlementaires, soulignant que ce texte a été voté à l'unanimité.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business