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Carole Ghosn dénonce "un putsch" de la part des dirigeants de Nissan contre son mari

Dans un entretien accordé à CNN, l'épouse de Carlos Ghosn accuse des cadres de Nissan d'avoir "conspiré" avec le ministère japonais de l'Économie pour obtenir l'arrestation de l'ancien PDG de l'alliance Renault-Nissan. Et ce, dans le but de bloquer tout projet de fusion entre les deux constructeurs.

Carole Ghosn monte une nouvelle fois au front pour défendre son mari, mis en cause dans une affaire de détournements de fonds. Dans un entretien à CNN, elle a estimé que Carlos Ghosn, ancien PDG de l’alliance Renault-Nissan, avait été victime d’un "putsch" de la part des dirigeants de Nissan.

Selon elle, certains cadres de Nissan ont "conspiré avec le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie au Japon" pour obtenir l’arrestation de son mari. Et ce, dans le but de "stopper le projet de fusion" entre les deux constructeurs. "Ils ont pensé que la meilleure manière de le faire, c'était d'arrêter mon mari", a-t-elle ajouté. 

De son côté, le ministère japonais a nié les accusations de Carole Ghosn: "Nous n’avons pas encore pris connaissance des commentaires de Mme. Carole Ghosn. Cependant, si elle affirme que le ministère de l'Economie, de l'Industrie et du Commerce est impliqué dans l'arrestation de M. Ghosn, c'est sans fondement", a-t-il réagi.

"Ils avaient besoin d’une excuse pour le mettre en détention"

Nissan a pour sa part rappelé que l’enquête interne avait "mis au jour des preuves substantielles d’un comportement manifestement contraire à l’éthique" de l’ancien PDG de Renault. "D’autres découvertes liées à la mauvaise conduite de Carlos Ghosn continuent d’émerger", poursuit le groupe.

Mais pour Carole Ghosn, les cadres de "Nissan ont détourné la vérité parce qu’ils avaient besoin d’une excuse pour le mettre en détention. Ce ne sont que des mensonges. Je pense qu'avec le temps, la vérité éclatera". Après avoir réclamé l’aide d’Emmanuel Macron et Donald Trump, elle dit espérer que son "mari bénéficiera d’un procès équitable" qui lui permettra de "prouver son innocence".

Carlos Goshn avait été libéré de prison sous caution le 25 avril à l'issue de trois semaines de détention, mais en échange de conditions plus drastiques que lors de sa première sortie de prison début mars, après 108 jours derrière les barreaux. Contraint de vivre dans une résidence placée sous haute surveillance au Japon, il lui est toujours interdit de quitter le territoire et de voir son épouse.

Paul Louis