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Carlos Ghosn ne peut toujours pas voir son épouse sans l’aval des juges

Carlos Ghosn ne peut rencontrer son épouse sans l'autorisation de la justice.

Carlos Ghosn ne peut rencontrer son épouse sans l'autorisation de la justice. - Kazuhiro NOGI / AFP

La Cour suprême japonaise a rejeté le recours contre les restrictions imposées à l’ancien PDG de Renault-Nissan, notamment celle de voir ses rencontres avec sa femme autorisées par les juges.

Carlos Ghosn ne peut toujours pas voir sa femme librement. La Cour suprême japonaise a rejeté le recours déposé par ses avocats pour revoir les conditions très strictes sous lesquelles vit l’ancien patron de Renault-Nissan, depuis sa libération sous caution le 25 avril.

"[Cette décision] entérine ainsi la décision du tribunal de Tokyo d'interdire toute communication entre M. Ghosn et son épouse Carole sans une permission spécifique", a déploré Takashi Takano, dans un entretien accordé à l’AFP.

Une rencontre d'une heure par jour, en présence de son avocat, refusée

"Nous avons plaidé le fait qu'il s'agit d'une claire violation de notre propre Constitution et du traité des Nations unies que notre gouvernement a ratifié de longue date", explique Maitre Takano, en référence au Pacte des Nations unies relatif aux droits civils et politiques.

Maintenant que l'interdiction a été validée au plus haut niveau, l'équipe de défense de Carlos Ghosn n'a plus qu'une possibilité: tenter de lui obtenir une entrevue avec sa femme dans ce cadre très strict.

"Notre requête doit être basée sur des raisons spécifiques, urgentes" qui justifieraient une rencontre, précise Maitre Takano. Dès la libération de son illustre client, une demande avait été déposée, "pour une heure par jour en présence d'un avocat" de rencontre avec son épouse, mais malgré ces garanties, elle avait été refusée.

Carlos Ghosn déprimé et choqué

Un mois après sa sortie de geôle, le Franco-Libanais-Brésilien de 65 ans n'est pas en grande forme, confie son défenseur. Le fait d'être privé de sa femme "le touche mentalement, il a l'air déprimé", raconte-t-il, sa collaboratrice ajoutant qu'il était "vraiment choqué" quand il a pris connaissance de cette mesure destinée à éviter la destruction de preuves.

Carole Ghosn est soupçonnée par le parquet d'avoir contacté des protagonistes du dossier. Mais l'ancien capitaine d'industrie, qui clame son innocence et dénonce un "complot" ourdi par Nissan, "garde un esprit combatif", précise son avocat.

Des tractations débutent cette semaine en vue du procès

La justice a en effet imposé à Carlos Ghosn des conditions de semi-liberté beaucoup plus drastiques, que celles mises en place suite à sa première libération sous caution, le 6 mars dernier. En plus de l’interdiction de voir librement son épouse, Carlos Ghosn a ainsi interdiction de quitter le territoire, son accès à internet est fortement restreint et sa résidence est placée sous la surveillance de caméras.

Et ces conditions très dures ne semblent pas prêtes d’être assouplies. Ce jeudi doit se tenir une première réunion en vue de la tenue du procès de l’ancien PDG. Aucune date n’a encore été arrêtée. "Le processus de préparation va prendre au moins encore un an", estime Takashi Takano.

Pauline Ducamp, avec AFP