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Affaire Carlos Ghosn: Macron ne veut pas "s'immiscer" dans une affaire judiciaire

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron - ludovic MARIN / POOL / AFP

À Tokyo, le chef de l'État a indiqué qu'il ne lui appartenait pas de "s'immiscer publiquement dans un cas judiciaire". Il s'est toutefois dit attaché à la présomption d'innocence et a réaffirmé la "solidité de l'alliance Renault-Nissan".

En déplacement à Tokyo, Emmanuel Macron a clairement pris ses distances ce mercredi avec l'affaire Ghosn, jugeant que ce n'était pas son rôle d'intervenir pour défendre le magnat de l'automobile déchu.

"Je pense qu'il n'appartient pas au président de la République française de venir s'immiscer publiquement dans un cas judiciaire", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Carlos Ghosn, ancien PDG de l'alliance automobile Renault-Nissan, fait l'objet de quatre inculpations par la justice japonaise pour des malversations financières présumées. Il a passé au total quelque 130 jours en détention et est désormais assigné à résidence dans la capitale nippone, sous de strictes conditions lui interdisant notamment de voir ou contacter sa femme.

Macron vante "la solidité de l'alliance Renault-Nissan"

Interpellé sur ce sujet, Emmanuel Macron a rappelé être "attaché à la présomption d'innocence, au respect des droits de la défense", mais "nous le sommes pour tous nos ressortissants sans distinction de catégorie et de classe", a-t-il souligné.

Pour le président, le rôle de l'État français, actionnaire de Renault à hauteur de 15%, c'est avant tout de "réaffirmer la solidité de l'entreprise Renault et la solidité de l'alliance Renault-Nissan", c'est "de dire que nous tenons à cette stratégie dans la durée".

L'avocat français de Carlos Ghosn, François Zimeray, avait adressé mardi une lettre au président lui demandant de rappeler les valeurs de la France dans cette affaire. "S'il n'appartient pas à l'État de prendre parti pour un homme, il doit défendre les principes fondamentaux dans lesquels la France se reconnaît et, lorsqu'il le faut, en dénoncer avec force la violation", écrivait-il.

Paul Louis avec AFP