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Fermeture de l'usine Buitoni: Roland Lescure rappelle à Nestlé qu'il doit trouver un repreneur

Au lendemain de l'annonce de la fermeture définitive de l'usine Buitoni de Caudry, le ministre de l'Industrie a insisté sur "l'obligation de résultats" de Nestlé qui s'est engagé à trouver un repreneur.

Roland Lescure donne déjà un cap pour l'usine Buitoni de Caudry dans le Nord. Jeudi, les 140 salariés qui y travaillaient ont appris la fermeture définitive du site mis en cause dans le scandale des pizzas surgelées à pâte crue de la gamme Fraîch'Up, qui pourraient avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli. "On le craignait, on s’y attendait mais on gardait un peu espoir", a déploré le ministre de l'Industrie.

"A partir d’aujourd’hui, je me mets en mode action. Nestlé s’y est engagé, ils veulent trouver un repreneur. De mon point de vue, ils ont une obligation de résultats et non pas de moyens. Nous devons trouver un repreneur", a souligné le ministre

Le membre du gouvernement a ainsi indiqué qu'il travaillerait dès aujourd'hui à "identifier, trouver, convaincre des repreneurs de reprendre cette usine de manière à ce que les salariés puissent reprendre une activité normale sur ce site". Roland Lescure a estimé que "beaucoup d'acteurs" de l'industrie agro-alimentaire française étaient "potentiellement intéressés", évoquant même avoir "quelques pistes en tête". Il a notamment mentionné l'exemple récent de l'usine Carelide à Mouvaux qui a trouvé un repreneur en janvier dernier.

Un plan de "redynamisation industrielle du territoire"

Pour assurer la pérénité de l'usine, de l'argent sera mis sur la table. "L’Etat sera prêt à accompagner un repreneur dans les investissements indispensables qu’il faudra refaire, peut-être pour reformater les tours de production, a prévenu le ministre de l'Industrie. On faisait des lasagnes avant, on a fait des pizzas, peut-être qu’on fera autre chose demain. En tout cas, on va faire de l’alimentation à Caudry, je m’y engage."

Alors que Nestlé s'est engagé à investir jusqu'à cinq millions d'euros, l'Etat va en injecter trois dans l'accompagnement du territoire du Cambrésis, notamment dans le cadre d'un "projet de redynamisation industrielle du territoire" sur lequel travailleront élus locaux et services de l'Etat dès mercredi prochain. "Je voudrais qu’on ait d’ici cet été un plan très clair sur la manière dont on va redynamiser ce territoire industriel. Quel type d’industries on va aller chercher? Quel type de terrain on va aller utiliser? Quel type de formation il va falloir mettre en place? C’est en plus de tout ce qu’on va faire pour trouver un repreneur pour le site Nestlé."

Timothée Talbi