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"Votre inaction condamne à mort des entreprises": échange tendu entre Hayer et Bardella sur le prix de l'énergie

La tête de liste du Rassemblement national a accusé le gouvernement d'avoir "condamné à mort" des entreprises françaises en "laissant filer" les prix de l'énergie au niveau européen.

L'énergie a agité le débat entre Jordan Bardella et Valérie Hayer sur BFMTV ce jeudi 2 mai. "L'inaction de votre gouvernement sur la question énergétique condamne à mort des dizaines et des dizaines d'entreprises", a accusé la tête de liste du Rassemblement national (RN), évoquant le sujet du marché européen de l'énergie, régulièrement pointé du doigt par son parti politique au moment de la crise énergétique.

"Depuis le début de la guerre en Ukraine, vous avez laissé filer des règles de fixation des prix au niveau européen", a assuré Jordan Bardella, pour qui "de tout temps, du général De Gaulle au président Sarkozy, [les Français] ont pu bénéficier des fruits de leur production nucléaire qui leur assurait une énergie pas chère" et "de la compétitivité très importante" pour les entreprises françaises.

"Aujourd'hui, les Français sont volés parce que le prix de l'électricité n'est plus fixé sur le coût de production du nucléaire, mais il est fixé au niveau européen sur le coût de production de la dernière centrale appelée", soit "sur le gaz", a déploré Jordan Bardella, pointant du doigt des "dérégulations totales dans les factures d'électricité" et appelant "à retrouver un prix français de l'électricité". De quoi faire baisser les prix de l'électricité, selon la tête de liste RN, "de 30 à 40%".

"Des coupures d'électricité" potentielles

Répondant à son adversaire, la tête de liste de la majorité présidentielle a reconnu que les factures de l'électricité avaient augmenté, mais "de bien moindre mesure que dans d'autres pays européens", a-t-elle nuancée. Pointant "les allers-retours" du RN sur la question, Valérie Hayer s'est déclarée "en faveur" de marché européen de l'énergie, qui "nous apporte de l'argent chaque année".

"Si on sortait du marché européen de l'énergie […], ce seraient potentiellement des coupures d'électricité que nous aurions à subir, au-delà de rentrées d'argent dont on se prive", a défendu Valérie Hayer, qui a vanté la récente réforme. "On a intégré le parc nucléaire existant, ce dont les Allemands ne voulaient absolument pas car ils savaient que ça nous permettrait de gagner en compétitivité pour nos entreprises", a-t-elle assurée.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV