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Energie

Un fournisseur alternatif d'électricité est dans le viseur du gendarme de l'énergie

L'opérateur Ohm Energie serait au coeur d'une procédure lancée par la Commission de régulation de l'énergie. La CRE le soupçonne d'avoir réalisé des marges excessives à la revente d'électricité nucléaire achetée à un prix raisonnable à EDF.

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a lancé une procédure contre un fournisseur alternatif d'électricité, non nommé, en raison de soupçons de revente à des prix élevés d'une électricité nucléaire achetée bon marché à EDF, a appris l'AFP vendredi auprès du gendarme de l'énergie en France.

"Une procédure a été lancée pour abus d'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique)", c'est-à-dire le mécanisme par lequel les fournisseurs achètent de l'électricité nucléaire à bon marché auprès d'EDF", a indiqué la Commission, confirmant une information du Parisien, sans communiquer le nom de la société visée.

Ohm Energie réfute les accusations

Selon le Parisien, cette enquête vise l'opérateur Ohm Energie, fondé en 2018 et qui revendique 250.000 clients. Contacté par l'AFP, le fournisseur a affirmé lui "n'avoir reçu aucune notification de la CRE concernant le lancement d'une procédure à son encontre".

L'autorité indépendante présidée par l'ancienne ministre Emmanuelle Wargon soupçonne l'opérateur d'avoir acheté de l'électricité nucléaire issue de l'Arenh et de l'avoir revendue sur les marchés à un tarif supérieur. Des faits que contestent l'opérateur, qui assure n'avoir "jamais revendu le moindre kWh de l'Arenh sur les marchés", selon son président François Joubert, un ancien ingénieur d'EDF.

"On essaie de faire porter le chapeau aux alternatifs"

"Ses tarifs après augmentation restent inférieurs ou équivalents à ceux de ses concurrents et (...) elle compte les maintenir tout l'hiver sans augmentation supplémentaire", a encore soutenu la société.

"On essaie de faire porter le chapeau aux alternatifs, alors que les autorités ont une obligation de neutralité (...) La responsabilité de la crise n'est pas à chercher chez les alternatifs mais plus dans une indisponibilité catastrophique du nucléaire", a dit François Joubert à l'AFP.

Les investigations de la CRE pourront mener à une saisine du Comité de règlement des différends et sanctions (CORDIS), qui pourra décider d'éventuelles sanctions. Fin août, la CRE avait annoncé renforcer sa surveillance des marchés, en appelant les fournisseurs "à adopter un comportement responsable", en pleine flambée des prix de gros.

TT avec AFP