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TotalEnergies lance un appel d'offres géant pour de l'hydrogène vert

L'appel d'offres porte sur la fourniture de 500.000 tonnes par an d'hydrogène vert qui permettrait d'éviter l'émission d'environ 5 millions de tonnes de CO2 par an des six raffineries européennes de TotalEnergies à horizon 2030.

TotalEnergies a annoncé jeudi le lancement d'un appel d'offres massif portant sur la fourniture de 500.000 tonnes par an d'hydrogène vert dans le cadre de l'objectif de décarbonation de ses raffineries européennes. Cet hydrogène vert, issu d'énergies renouvelables, viendrait se substituer intégralement à l'hydrogène "gris", c'est-à-dire produit à partir d'énergies fossiles, utilisé aujourd'hui par les sites concernés afin d'éliminer le soufre contenu dans le pétrole lors du raffinage des carburants.

L'hydrogène vert permettrait ainsi d'éviter l'émission d'environ 5 millions de tonnes de CO2 par an des raffineries européennes de TotalEnergies à horizon 2030, a précisé dans un communiqué le groupe, qui compte six raffineries en Europe, dont trois en France (Normandie, Donges, Feyzin), et deux bioraffineries en France (La Mède et Grandpuits). L'appel d'offres de TotalEnergies viendra compléter des projets locaux de tailles plus modestes.

Accord avec Air Liquide

Le groupe a ainsi également annoncé jeudi un accord avec Air Liquide pour que ce dernier approvisionne à long terme en hydrogène vert et bas carbone la plate-forme de raffinage-pétrochimie de Gonfreville pour des volumes pouvant atteindre 15.000 tonnes par an, un projet qui permettra de réduire jusqu'à 150.000 tonnes par an les émissions annuelles de CO2 du site. "Il faut des électrolyseurs en quantités massives. C'est également l'objet de cet appel d'offres: donner un boost à cette filière", a déclaré à des journalistes Jean-Marc Durand, directeur Raffinage Pétrochimie Europe de TotalEnergies, lors d'une présentation du projet.

"On parle beaucoup de l'hydrogène vert, mais à un moment donné, il faut que des acteurs comme nous s'engagent à faire décoller ces filières via des appels d'offre massifs. Il faut qu'il y ait un effet d'échelle et c'est tout l'objet de ce travail", a-t-il ajouté.

Sébastien Bruna, directeur "hydrogène" au sein de la branche raffinage-chimie de TotalEnergies, a pour sa part indiqué que le groupe misait aussi sur diverses réglementations et incitations en Europe pour obtenir des prix "compétitifs", alors que l'hydrogène vert coûte normalement deux à trois fois plus cher que le gris. L'utilisation d'hydrogène vert dans les raffineries européennes de TotalEnergies doit contribuer à l'objectif du groupe de réduire de 40% ses émissions nettes de gaz à effet de serre liées directement à ses opérations pétrolière et gazière (dites de "scope 1+2") en 2030 par rapport à 2015.

TT avec Reuters