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Taxes sur l'avion et les autoroutes: Clément Beaune se veut rassurant

Lors de l'université d'été du Medef, le ministre délégué aux Transports évoque une ponction "proportionnée" et des exceptions.

Le prix du billet, éventuellement alourdi par de nouvelles taxes, sera une des variables permettant de favoriser les moyens de transport les moins polluants et de financer la décarbonation du secteur, a estimé ce mardi le ministre en charge de ces questions, Clément Beaune.

"Si on veut faire à la fois un peu de report modal (vers des modes de transport moins polluants, essentiellement le train, NDLR) et surtout de l'investissement dans la transition écologique, (...) ça passe principalement par le prix. Le prix, c'est en partie la taxe", a déclaré ce dernier lors de l'université d'été du Medef, à Paris.

"Je veux le faire de manière proportionnée, raisonnable, etc.", a assuré Clément Beaune.

Plus généralement, la régulation des transports comme l'interdiction des vols courts sur des trajets aussi assurés par le train doit selon lui être "pertinente et à la bonne échelle".

"Ce n'est pas pour punir un mode de transport"

"Il faut que l'usager paie une partie" des coûts, a-t-il par ailleurs jugé. "C'est vertueux et c'est responsabilisant".

Le ministre a confirmé que le prochain projet de loi de finances comprendrait des taxes sur les sociétés d'autoroute et les billets d'avion.

"Ce n'est pas pour punir un mode de transport et en financer un autre", a-t-il nuancé.

"Le coeur de la bataille, ce sera le progrès technique, l'innovation et l'investissement, public et privé", pour décarboner les modes de transport les plus polluants, a-t-il souligné, reconnaissant que les déplacements par la route et en avion avaient encore de beaux jours devant eux.

"Je ne crois pas du tout que l'avion va disparaître, je ne crois pas du tout qu'il faut que l'Etat se retire du financement de la filière aéronautique (...) il faut financer les transports en général", a relevé Clément Beaune.

La hausse des taxes "va financer aussi les 300 millions d'euros par an que met dans la filière aéronautique l'Etat pour financer les carburants durables (et) l'avion vert de demain", a-t-il argumenté.

Attentif au pouvoir d'achat des ultramarins

"Bien sûr qu'il faudra que les prix augmentent", a admis le PDG de Groupe ADP, Augustin de Romanet, présent au même débat.

Mais "le transport aérien, c'est comme le transport maritime, c'est aussi une activité qui crée des emplois", a-t-il plaidé.

"N'oublions pas que le tourisme, c'est 10% du PIB en France, et si nous n'avons pas d'avions, nous n'avons pas de touristes", a-t-il lancé.

"Dans le dispositif que nous mettons au point pour financer la transition écologique, nous serons attentifs aux Outre-mer", a précisé Clément Beaune au média Outre-mer la 1ère, en marge des rencontres du Medef.

"On verra le dispositif exact. Il peut y avoir une compensation, mais le résultat, (...) c'est de préserver le pouvoir d'achat, de ne pas faire peser davantage sur le pouvoir d'achat des Ultramarins les questions de billets d'avion", a-t-il ajouté.

OC avec AFP