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Energie

Tableau de bord de l'énergie: le calendrier de redémarrage des réacteurs nucléaires prend du retard

En raison du retard pris par EDF dans le redémarrage de ses réacteurs, RTE a revu à la hausse le risque de tensions sur le réseau électrique début 2023.

Pas d'amélioration de la situation énergétique en France pour cette semaine du 21 novembre. D'après notre tableau de bord de l'énergie, 26 réacteurs nucléaires sur 56 sont toujours à l'arrêt pour des contrôles ou des réparations liées aux problèmes de corrosion.

Le plus inquiétant, c'est que le calendrier de redémarrage de ces réacteurs continue de prendre du retard. Si EDF prévoit d'en relancer une dizaine d'ici à la fin du mois, RTE, le gestionnaire du réseau électrique, doute une fois de plus du respect de ce planning. Selon lui, plusieurs de ces réacteurs risquent de ne redémarrer qu'en décembre et le calendrier pourrait déraper encore un peu plus.

Selon RTE, une quinzaine de réacteurs, parmi les plus puissants seront encore arrêtés début janvier. Un retard qui a contraint le gestionnaire du réseau à revoir à la hausse le risque de tensions sur le réseau électrique en début d'année 2023.

Le niveau d'eau dans les barrages à 66%

Plusieurs raisons expliquent ce retard, à commencer par les mouvements sociaux qui ont touché plusieurs centrales nucléaires d'EDF et causé la mise à l'arrêt des travaux de rechargement pendant une à trois semaines selon les sites le mois dernier. A cela s'ajoutent des retards et des aléas techniques liés à la maintenance courante, une cause qu'écarte toutefois RTE.

Seule bonne nouvelle, le niveau d'eau dans les barrages est revenu à un niveau habituel, à savoir 66%. Cette ressource vite mobilisable sera précieuse l'hiver prochain. Elle permettra ainsi de passer les pics de consommation en cas de tension sur le réseau électrique.

Enfin, les stocks de gaz sont toujours au maximum et les industriels se projettent déjà sur l'hiver suivant, dans un an, pour remplir les stocks dès le printemps prochain. Elengu, qui gère les terminaux méthaniers français est déjà certain que ses capacités de livraisons de GNL seront au maximum en 2023. De quoi permettre de remplir nos réservoirs l'an prochain, sans gaz russe.

Matthieu Pechberty avec Paul Louis