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Energie

Gaz: GRTgaz anticipe une reprise de la consommation et appelle à la sobriété

Le principal gestionnaire du réseau de transport de gaz dit s'attendre à une consommation de gaz "plus élevée qu'en 2022" cette année "parce que les niveaux de prix sont plus faibles".

La consommation de gaz pourrait repartir sous l'effet de la baisse des prix sur les marchés, estime vendredi GRTgaz, qui appelle à poursuivre les efforts de sobriété pour économiser les stocks au cas où la France grelotterait cet hiver. "On s'attend à une consommation de gaz qui pourrait être plus élevée qu'en 2022 parce que les niveaux de prix sont plus faibles", a notamment souligné Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, principal gestionnaire du réseau de transport de gaz.

Les prix sont en effet retombés autour de 35 euros le MWh sur les marchés alors qu'ils avoisinaient les 240 euros l'été dernier. Pour l'instant, la demande des gros industriels énergivores ne semble toutefois pas être repartie: "on n'observe pas beaucoup de secteurs qui ont repris", hormis dans le raffinage, a expliqué Thierry Trouvé, en évoquant un "effet d'inertie".

Depuis le 1er août 2022, soit depuis les premiers appels à la sobriété du gouvernement, la consommation de gaz résidentielle et industrielle a baissé de 17% par rapport à la période de référence 2018-2019. Pour 2023, le gouvernement souhaite maintenir la baisse de consommation d'énergies toute confondues, électricité, gaz, carburants à - 10%, toute l'année.

"Les efforts de sobriété doivent se poursuivre pour faciliter un remplissage maximum des stockages en prévision d'un hiver 2023-2024 potentiellement froid", a d'ailleurs souligné GRTgaz lors d'une présentation à l'Association des journalistes de l'énergie.

Les stocks remplis à 62%

Pour l'instant, pas d'inquiétude: au 26 juin, les stocks étaient remplis à 62%, des niveaux proches de l'année dernière. Mais ces niveaux de stockages doivent être maximisés fin octobre en prévision de l'hiver. La France était jusqu'à la guerre en Ukraine dépendante à 17% des importations de gaz russe acheminé par gazoducs qu'elle a dû remplacer par d'autres sources d'importations et notamment par du gaz naturel liquéfié dont les entrées par bateau en France ont bondi de 102% en 2022.

"En raison de la rupture des approvisionnements de gaz russe, la marge est faible", estime GRTgaz. Le remplissage des stockages supposera donc de mobiliser les entrées de gaz par gazoduc via le nord de la France et l'Espagne et de GNL via les quatre terminaux méthaniers du pays, "à un niveau proche de leur maximum jusqu'à la fin de la saison" de remplissage, à l'automne.

La France sera dotée d'un 5e point d'entrée de GNL avec l'arrivée d'un terminal flottant au Havre en septembre, soit une capacité de 20 TWh supplémentaires d'importation. Un hiver très froid peut entraîner un déficit de 16 TWh lors des pics de consommation.

P.L. avec AFP