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Energie

Gaz, essence, électricité: pourquoi les prix de l'énergie vont continuer d'augmenter

Le tarif réglementé de vente du gaz naturel va augmenter de 8,7% au 1er septembre. Et ce n'est probablement qu'un début car les prix de l'énergie sont orientés vers la hausse.

Mauvaise nouvelles pour usagers du gaz naturel, les tarifs vont augmenter de 8,7% au 1er septembre (soit +7,9% TTC). Une hausse qui n'est pas une surprise et qui devrait en appeler d'autres.

En réalité, les prix du gaz comme ceux du pétrole augmentent depuis un an sous l'effet de la reprise économique, plus rapide et intense que prévue, notamment en Asie.

D'autres facteurs influent aussi sur les prix des énergies notamment la hausse des prix du carbone qui se sont envolés sous l'effet des objectifs climatiques de la Commission européenne.

Les prix du pétrole ont ainsi quasiment doublé depuis un an et c'est pareil pour le gaz. Et ce sont ces prix de marché qui sont, in fine, répercutés sur la facture des consommateurs, comme pour le carburant.

De moins en moins de consommateurs de gaz

Quelle tendance pour l'avenir? Les prévisions des prix de marché sont à la hausse car la demande est toujours supérieure à l'offre pour le pétrole comme pour le gaz. Il y aura encore une hausse forte, a priori supérieure à 5%, en octobre et la tendance va durer jusqu'à la fin de l'année.

Quant au gouvernement, il ne peut pas réellement agir sur ces hausses des prix du gaz. Ils sont, depuis plusieurs années, liés directement aux prix du pétrole. Ils varient ainsi tous les mois d'où ces hausses mécaniques des tarifs règlementés qui disparaitront d'ailleurs dans deux ans.

D'autant qu'il y a de moins en moins de consommateurs qui se chauffent au gaz en France: ils ne sont plus que 3 millions au tarif réglementé soit deux fois moins qu'il y a 5 ans. Forcément, l'intérêt politique d'agir est moindre.

L'éléctricité en hausse

Mais c'est désormais les tarifs de l'électricité qui inquiètent car une hausse importante, entre 7% et 8%, est attendu en février 2022, en pleine campagne présidentielle. Et là, elle concernerait 22 millions de Français qui se chauffent à l'électricité.

Même le nucléaire pas cher, c'est fini, entre la maintenance des anciennes centrales et les projets EPR plus coûteux.

Le gouvernement et le régulateur travaillent d'ailleurs sur le sujet et envisagent des dispositions dans le prochain projet de loi de Finances pour réduire cet impact. Une baisse des taxes sur l'électricité est étudiée pour limiter cette hausse. Des taxes qui représentent tout de même un tiers de la facture…

Matthieu Pechberty avec Thomas Leroy