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Énergie: Emmanuel Macron veut prolonger le bouclier tarifaire et ça risque de coûter cher

Le président sortant souhaite prolonger le bouclier tarifaire sur l'énergie s'il est réélu. Mais ces mesures sont coûteuses pour les finances publiques.

Face à la flambée des prix, l'énergie sera l'un des sujets clefs de la campagne d'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Interrogé sur le pouvoir d'achat, le président sortant a annoncé lundi sur BFMTV qu'il comptait prolonger le bouclier tarifaire sur l'énergie. Une décision qui ne serait pas sans conséquence sur les finances publiques: les mesures préalablement mises en œuvre par le gouvernement ont déjà coûté plusieurs dizaines de milliards d'euros.

Il y a d'abord eu le gel des tarifs du gaz l'automne dernier: initialement, le gouvernement avait budgété 1,2 milliards d'euros pour le financer. Mais depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix ont continué de grimper sur les marchés et l'exécutif évoque désormais une extension de ce blocage, non plus jusqu'à juin 2022, mais jusqu'à la fin de l'année. Cela coûterait environ 10 milliards d'euros à l'État sur l'ensemble de l'année.

25 à 26 milliards d'euros

Il y a eu ensuite le plafonnement des tarifs réglementés de l'électricité – des tarifs qui sont recalculés tous les six mois en fonction notamment de l'évolution des cours. En février dernier, le gouvernement a limité la hausse des prix à 4%, au lieu de 40%. Cette intervention coûte pour l'heure 8 milliards d'euros aux finances publiques. Mais là encore, si le gouvernement décide de prolonger ce plafonnement en août prochain, la facture va évidemment significativement grimper.

Bien sûr, ce sont des estimations complexes qui dépendent des cours du gaz et de l'électricité et qui peuvent donc évoluer dans le temps. Mais si on ajoute l'indemnité inflation d'environ 4 milliards d'euros, et la ristourne de 15 centimes par litre de carburant, soit 2,8 milliards d'euros, on arrive à une facture totale de 25 à 26 milliards d'euros, selon les estimations de Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, à la mi-mars.

La proposition d'Emmanuel Macron d'installer ce bouclier tarifaire dans la durée relèverait cette note, a minima, de plusieurs milliards d'euros.

Raphaël Couderc avec J. Br.