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Emballement des prix de l'électricité: Black Rock craint un "Lehman Brothers de l'énergie"

Sur BFM Business, Jean-Francois Cirelli, ex-directeur Général délégué d'Engie, et président du gestionnaire d'actifs pour la France et le Luxembourg craint une dislocation de ce marché.

Des prix de gros qui s'emballent, des opérateurs historiques en difficulté, des factures qui flambent: le marché européen de l'électricité connaît des bouleversements sans précédent depuis le début de la guerre en Ukraine.

Si l'Union européenne s'apprête à réformer la façon dont sont fixés les prix, il y a un vrai risque pour le secteur, estime le colosse de la gestion d'actifs Black Rock.

Jean-Francois Cirelli, ex-directeur Général délégué d'Engie, et président du gestionnaire d'actifs pour la France, la Belgique et le Luxembourg craint ainsi un "Lehman Brothers de l'énergie" en référence à la faillite de la banque d'affaires américaine, emportée par la crise des subprimes.

Pas la bonne vision

"On n'a pas une bonne vision de ce qui s'est passé dans l'énergie depuis 15 ans", explique-t-il sur le plateau de Good Evening Business ce jeudi. "Il y a des marchés, comme des marchés financiers. La seule grande différence entre les marchés de l'énergie et les marchés financiers, c'est que dans ces derniers, quand ça ne va pas, il y a quelqu'un au-dessus qui peut intervenir, c'est la Banque centrale".

"Dans les marchés de l'énergie, personne n'avait pensé qu'un jour qu'on pourrait se retrouver dans une même situation. Aujourd'hui, on est dans des marchés qui n'ont plus de liquidités, tout le monde prend des risques et des garanties et donc on a des prix à 1000 euros pour quelque chose qui vaut 50 ou 80" poursuit-il.
"Il faut intervenir. Mais il a fallu attendre que l'on ait presque explosé", pour réagir. D'ailleurs, Jean-Francois Cirelli souligne que nous avons eu "un début de Lehman Brothers en Allemagne avec Uniper. Les Allemands ont dû intervenir, ils ont mis de l'argent public, ils ont pris le rôle de la Banque centrale finalement. Donc il faut faire quelque chose pour que l'on retrouve des prix plus normaux ".
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business