BFM Business
Entreprises

Endettement: le patron de Casino joue la montre

Le patron de Casino, Jean-Charles Naouri, tente de gagner du temps afin de pouvoir renégocier sa dette.

Le patron de Casino, Jean-Charles Naouri, tente de gagner du temps afin de pouvoir renégocier sa dette. - Casino

Empêtré dans le remboursement de sa dette, qu'il veut tenter de renégocier, le patron de Casino, Jean-Charles Naouri, tente de gagner du temps.

La descente aux enfers en bourse se poursuit pour Casino et sa maison-mère Rallye. Vendredi dernier, Casino a terminé sous les 6 euros en clôture, à 5,63 euros, Rallye ne valant plus qu’1,59 euro, au terme d’une semaine compliquée.

Renégocier la dette

Coup sur coup, ces derniers jours, la maison-mère, Rallye a d’abord fait savoir que "le facteur de risque lié à la mise en œuvre de son plan de sauvegarde" était "accru" et qu’elle allait se rapprocher de ses créanciers pour "l’aménager si possible". Quelques heures plus tard, l’agence Moody’s a abaissé la note du groupe du groupe Casino, craignant que le distributeur n’arrive pas à sortir son épingle du jeu face à la concurrence cette année et soulignant l’ampleur du niveau de cash brûlé en France l’an passé: près de 900 millions d’euros.

"Le fait que Rallye et son patron Jean-Charles Naouri essaient de renégocier la dette n’est pas surprenant, l’échéance de remboursement à 2025 paraissant insurmontable", commente Clément Genelot, Vice President Equity Research - Retail & E-commerce chez Bryan, Garnier & Co.

Profiter du rapprochement avec Teract

Pour l’instant, le compte n’y est pas, mais pour l’analyste, la perspective, en France, d’une fusion entre Casino et le groupe Teract, dont l’actionnaire majoritaire est le géant de l’agroalimentaire InVivo, place Jean-Charles Naouri "en position un peu meilleure qu’avant" avec, à terme, "une société qui serait bien mieux valorisée qu’aujourd’hui". Si le processus qui a été engagé aboutit, la fusion doit être effective d’ici la fin de cette année.

En se rapprochant de ses créanciers, Jean-Charles Naouri tente de gagner du temps. Les banques, de toutes façons, n’ont pas beaucoup de choix, selon Clément Genelot: "soit elles acceptent de rééchelonner la dette de Rallye, en tablant sur un meilleur remboursement, soit elles refusent et elles sont quasi-sûres de ne jamais revoir leurs créances".

Pauline Tattevin