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Défense

La première cyber-frégate de la Marine Nationale mise à flot

Parallèlement à cette première de série, baptisée Amiral Ronarc'h, la construction de la deuxième frégate, destinée à la Grèce, a débuté

Parallèlement à cette première de série, baptisée Amiral Ronarc'h, la construction de la deuxième frégate, destinée à la Grèce, a débuté - HO © 2019 AFP

La première frégate de nouvelle génération, dont cinq exemplaires ont été commandés par la Marine française et trois par la Grèce, a été mise à flot lundi à Lorient (Morbihan), onze mois après sa mise sur cale.

Etape décisive pour les cyber-frégates construites par Naval Group. La première a été mise à flot lundi à Lorient (Morbihan), onze mois après sa mise sur cale. Cette frégate de défense et d'intervention (FDI), longue coque grise de 122 mètres à l'étrave inversée, doit constituer le fer de lance de la flotte de combat française avec les 8 frégates multimissions (Fremm), dont la construction de la dernière vient de s'achever.

La France a passé une commande de cinq exemplaires pour la Marine française et trois navires ont été commandés par la Grèce. Pour cet évènement, le ministre grec de la Défense Nikos Panagiotopoulos était présent avec Sébastien Lecornu, ministre français des Armées.

Dans les prochains jours, la mâture, structure de 150 tonnes et 40 mètres de haut rassemblant la plupart des capteurs, doit être intégrée au navire
Dans les prochains jours, la mâture, structure de 150 tonnes et 40 mètres de haut rassemblant la plupart des capteurs, doit être intégrée au navire © Naval Group

Dans les prochains jours, la mâture, structure de 150 tonnes et 40 mètres de haut rassemblant la plupart des capteurs, doit être intégrée au navire. Ce radar numérique surpuissant signé par Thales, est capable de balayer à 360° les informations sur un rayon de 400 km. Sea Fire, c'est son nom, est doté de capteurs pour analyser et détecter tout ce qui flotte, vole ou roule. Il pourra même gérer la conduite de tir de missiles si une menace se présente sur mer ou dans les airs. Il a aussi été conçu pour détecter et cibler les aéronefs hyper véloces.

"Derrière, ce sont les premiers essais à la mer que nous effectuerons l'année prochaine", pour une entrée en service prévue en 2024, a affirmé le PDG de Naval Group, Pierre-Eric Pommellet. Les quatre autres frégates pour la France seront livrées entre 2026 et fin 2029.

Hélicoptère, drone et commandos

Parallèlement à cette première de série, baptisée Amiral Ronarc'h, la construction de la deuxième frégate, destinée à la Grèce, a débuté. Deux exemplaires doivent être livrés à Athènes en 2025, le troisième l'année suivante et la Grèce peut également exercer une option pour acquérir une frégate supplémentaire.

Fortement numérisée, elle est le premier navire dont la cyberprotection est intégrée dès la conception du programme
Fortement numérisée, elle est le premier navire dont la cyberprotection est intégrée dès la conception du programme © Naval Group

Pour le ministre grec de la Défense Nikos Panagiotopoulos, qui assistait à la cérémonie, "il s'agit d'un moment historique non seulement pour la France mais aussi pour la défense européenne et l'autonomie stratégique de l'Europe".

"Malheureusement ces frégates vont servir, parce que la mer devient un espace de compétition, un espace de confrontation", a de son côté estimé le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

De 4500 tonnes, la FDI -Belharra pour son nom à l'export- est dotée d'un équipage de 125 marins et peut accueillir jusqu'à 150 personnes. Elle pourra embarquer un hélicoptère et un drone aérien ainsi que des commandos avec leurs embarcations légères.

Fortement numérisée, elle est le premier navire dont la cyberprotection est intégrée dès la conception du programme, fait valoir l'industriel. Outre la lutte anti-sous-marine et anti-surfce, elle doit être particulièrement performante dans la lutte anti-aérienne avec son radar à plaques Sea Fire: contrairement au traditionnel radar tournant, il assure une vision constante à 360°, réduisant d'autant la réaction face à un engin volant à très grande vitesse.

Les frégates destinées à la Grèce auront la capacité de tirer 32 missiles anti-aériens Aster 30, quand celles prévues pour la France ne pourront en tirer que 16.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco