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Les supers pouvoirs du Sea Fire, le nouveau radar des cyber frégates de la Marine nationale

Le radar multifonctions Sea Fire de Thalès est doté de quatre panneaux fixes à antennes entièrement numériques, est destiné à équiper les grands bâtiments de surface de la corvette à la frégate

Le radar multifonctions Sea Fire de Thalès est doté de quatre panneaux fixes à antennes entièrement numériques, est destiné à équiper les grands bâtiments de surface de la corvette à la frégate - Naval Group

La Marine nationale a commandé cinq cyber frégates qui seront équipées d'un radar numérique surpuissant, capable de balayer à 360° les informations sur un rayon de 400 km. Sea Fire, c'est son nom pourra même gérer la conduite de tir de missiles si une menace se présente sur mer ou dans les airs.

Les menaces cyber se combattent sur terre, dans les airs, dans l'espace, mais aussi sur mer. La France a commandé à Naval Group cinq nouvelles frégates de 1er rang conçues pour être équipées d'une technologie inédite. Le Sea Fire est un radar numérique capable de voir, entendre et capter les données échangées à 360° sur un rayon de 400 km. Il est testé à Saint-Mandrier, dans le Var, sur le site d’expérimentation des systèmes de défense aérienne (SESDA) où les officiers de l'Armement élaborent avec la DGA et les industriels les navires de combat du futur.

Développé par Thales, ce radar n'a rien à voir avec les systèmes rotatifs trônant sur les navires de guerre de la Marine Nationale. Le Sea Fire est un élément fixe installé dans le mât du navire. Sur chacun des quatre panneaux, des capteurs analysent l'environnement en 3D pour détecter tout ce qui flotte, vole ou roule. Le radar gère aussi la conduite de tir dans le cas d'engins hostiles.

"La décision du tir et le choix de la riposte restent malgré tout pilotés par un humain et non par l'intelligence artificielle du Sea Fire", a tenu à nous préciser Pierrick Etiemble, directeur général systèmes de mission et de combat de Naval Group. 
Sea Fire
Sea Fire © Thalès

"Le Sea Fire est également conçu pour détecter et cibler les aéronefs hyper véloces grâce à un système fait des analyses sur un point jusqu'à dix fois par seconde", nous a indiqué Rémi Mongabure, Directeur des offres radars de surface chez Thales. Mais surtout, ce radar est conçu pour s'adapter au fur et à mesure de l'évolution technologique des équipements militaires, mais déjà, il est donc capable de réagir face aux missiles, drones et planeurs hypersoniques.

"C'est un "radar logiciel" dont les capacités peuvent être mises à jour sans modification du matériel', précise Thomas Carpentier, directeur adjoint des offres radars de surface de Thales.
Radar Sea Fire (Thalès)
Radar Sea Fire (Thalès) © Pascal Samama - BFMTV

The Digital Ship, la nouvelle frégate de la Royale

Pour accueillir le Sea Fire, Naval Group a conçu la FDI (frégate de défense et d'intervention) d'après un cahier des charges des officiers de l'Armement. Son design final a été validé par la Direction générale de l'Armement (DGA). Cinq ont été commandées dans le cadre de la loi de programmation militaire 2019-2025. La découpe de la "première tôle" se fera fin octobre 2019 pour une livraison du premier navire en 2025. 

Frégate FDI
Frégate FDI © Naval Group

Cette cyber frégate, surnommée "The Digital Shig", le navire numérique, est capable de mener des missions défensives ou offensives en mer (navires et sous-marins) ou dans les airs. Les FDI qui seront livrées en 2023 sont équipées de lance-missile Aster 30 et 15 ainsi que d'une rampe d'artillerie de 76 mm. La nouvelle frégate est aussi équipée pour accueillir des unités et les équipements des forces spéciales pour les approcher d'un objectif, les protéger et les récupérer une fois leur mission accomplie. A son bord, en plus d'un armement, elle abrite un data center ultra sécurisé afin de traiter les données et héberger les différentes applications de communication du navire.

Comtics, un réseau de communication géré via un écran tactile, permet aux marins de communiquer entre eux sur le navire, mais aussi de contacter leurs proches à terre. "Cet appareil permet aux membres de l'équipage de conserver à bord et en toute sécurité les réflexes qu’ils ont à terre lorsqu’ils utilisent leur smartphone", Pierre Krotoff, responsable communication navale de Thales. Les marins peuvent non seulement communiquer, mais aussi avoir accès à des flux vidéo et données générés à bord de la plateforme jusqu’au web et réseaux sociaux publics, mais évidemment, "si la situation opérationnelle le permet".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco