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Défense

L'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Suède s'entendent pour créer un successeur au char Leopard 2

Le chancelier allemand Olaf Scholz en octobre 2022 devant un char Leopard 2.

Le chancelier allemand Olaf Scholz en octobre 2022 devant un char Leopard 2. - AFP

L'Allemagne se serait associée avec l'Italie, l'Espagne et la Suède pour développer un successeur au Leopard 2 avec un financement de l'Europe. Le projet serait piloté par Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et Rheinmetall qui sont l'un et l'autre impliqués dans le programme franco-allemand MGCS.

Un coup de grâce pour le programme franco-allemand MGCS. Selon le média économique allemand Handelsblatt, l'Allemagne a signé des accords avec l'Italie, l'Espagne et la Suède pour développer un successeur au char Leopard 2. Ce projet sera supervisé par les fabricants d'armes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall, qui produisent le Leopard 2, indique le Handelsblatt en citant des sources industrielles et politiques.

Les partenaires de cette initiative comptent faire une demande auprès du Fonds européen de la Défense pour trouver des financements de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros, écrit le quotidien, ajoutant que le projet devrait aussi impliquer le suédois Saab et l'italien Leonardo.

La fin du programme MGCS?

Le partenaire espagnol n'a pas été identifié. Un porte-parole de Rheinmetall n'a pas donné suite à une demande de commentaire. KMW n'a pu être joint dans l'immédiat. Si elle se confirme, cette initiative pourrait provoquer la colère de la France, qui a lancé il y a six ans avec Berlin le projet de "char du futur" (MGCS, Main Ground Combat System), qui vise à remplacer le Leopard 2 et le char français Leclerc à l'horizon 2040, un projet freiné depuis des mois par des désaccords entre Paris et Berlin.

Le projet MGCS a toutefois été relancé à plusieurs reprises, notamment en juillet dernier lorsque les ministres français des Armées et allemand de la Défense ont chargé leurs chefs d'état-major des armées de préparer d'ici la fin de l'année un document préparatoire sur les capacités du futur char.

Selon le Handelsblatt cependant, Paris et Berlin n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur les caractéristiques du char, la France préconisant la construction d'un véhicule plutôt léger alors que l'Allemagne souhaiterait opter pour un blindé plus lourd.

Ni l'Elysée ni le ministère des Armées n'ont répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire. Le ministère allemand de la Défense n'a pas non plus répondu à une demande de commentaires.

Pascal Samama avec Reuters