BFM Business
Défense

EOS Technologie dévoile le Veloce 330, un "drone kamikaze" made in France

Le Veloce 330 a effectué avec succès une troisième phase de vols de tests. Ce drone de combat "made in France"  atteint 400 km/h.

Le Veloce 330 a effectué avec succès une troisième phase de vols de tests. Ce drone de combat "made in France" atteint 400 km/h. - EOS Technologie

EOS Technologie a dévoilé le drone Veloce 330 commandé par la DGA lors d'un test en vol. La prochaine étape est de transformer cet engin en une munition téléopérée capable de percer le blindage d'un char.

50 kilomètres en 16 minutes à 400 km/h. C'est la performance réalisée par le Veloce 330, un drone créé par la société française EOS Technologie. Cet aéronef piloté à distance n'est pas un drone classique. Il s'agit d'un drone kamikaze, ou selon la terminologie militaire, d'une munition téléopérée (MTO) à moyenne portée. Pour l'entreprise, il s'agit d'un "mini Shahed 238", ce drone iranien dévoilé en novembre dernier par les Gardiens de la Révolution.

Dévoilé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et repérée par le site spécialisé Opex360.com, le Veloce 330 est un véritable engin "made in France". Il a été à 100% conçu et fabriqué dans les locaux bordelais de la PME française. Le site est à Mérignac, commune connue pour les ateliers de fabrication des avions Rafale de Dassault Aviation.

Dans la vidéo postée par EOS Technologie, on peut voir et entendre ce drone à voilure fixe sillonner le ciel en faisant des figures commandées à distance par un opérateur. Il s'agit, explique EOS, de "la troisième phase de vols de tests".

Le Veloce 330 est le fruit d'un appel à projet lancé en 2022 par l'Agence innovation défense (AID) dans le programme Larinae. Il a été remporté par un trio composé de KNDS France (ex-Nexter) pour la munition, EOS Technologie pour le drone et Traak pour la technologie antibrouillage.

Vacciné contre les brouillages

Le cahier des charges imposé par l'AID imposait de créer un drone qui peut faire plus qu'une munition téléopérée. En plus de pouvoir percer le blindage d'un blindé grâce à une charge perforante, cet engin devra aussi mener des missions de reconnaissance ou d'observation sans être repéré et encore moins stoppé grâce à une technologie antibrouillage. Après ce type de mission, le Veloce doit être capable de revenir à sa base en effectuant un atterrissage vertical.

"La majorité des attaques de drone ont été stoppées par des technologies cyber de brouillage. Ce drone pourra voler à travers les brouillages. Il sera capable d'atteindre une cible sans GPS", nous expliquait l'an dernier Jean-Marc Zuliani, directeur général de EOS Technologie lors du salon aéronautique du Bourget.

Les trois entreprises avaient 18 mois pour présenter un démonstrateur "passif", c’est-à-dire sans charge explosive. C'est désormais chose faite. Si ce prototype est validé par la DGA (Direction générale de l'armement), elles auront environ 12 mois pour mettre au point la version dotée d'une charge explosive de 2 à 3 kilos qui sera projetée sur la cible avec une "précision métrique".

Ces attaques seront pilotées par un opérateur basé à au moins 80 km, avec une autonomie de trois heures. Un système optronique doit aussi permettre de détecter un véhicule en mouvement à 15 km de jour et à 3 km de nuit. Enfin, un dernier impératif a été donné. Le coût d'un drone ne doit pas dépasser 200.000 euros.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco