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Défense

Ce que l'on sait d'Aspides, cette force navale européenne en mer Rouge pour protéger le trafic maritime

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annonce le lancement d'Aspides. Cette force navale vise à assurer la protection du trafic maritime en mer Rouge contre les attaques des Houthis.

Après "Prosperity Guardian" (Gardien de la prospérité), la force internationale lancée par les Américains, c'est au tour de l'Union européenne de s'engager dans la protection du trafic maritime en mer Rouge avec la mission Aspides ("bouclier" en grec ancien).

Cette force défensive, lancée par les ministres des Affaires étrangères de l'UE réunis à Bruxelles, est composée des unités navales belge, italienne, allemande et française.

"L'Europe va assurer la liberté de navigation en mer Rouge, en coordination avec nos partenaires internationaux", a précisé sur X (ex-Twitter), la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Aspides est programmée pour durer un an. Cette force a été mise sous le commandement opérationnel de l'Italie tandis que le commandement général a été confié à la Grèce. Elle sera opérationnelle dès lors que cette coalition disposera de ressources suffisantes, ce qui ne devrait prendre que "quelques semaines", selon un un diplomate européen.

Une mission exclusivement défensive

La frégate allemande Hessen, partie le 8 février avec un équipage de 240 personnes, sera en état d'alerte permanent. Elle dispose de missiles, de drones et de "bateaux kamikazes" télécommandés pour répliquer aux attaques des rebelles Houthis. La Belgique se dit prête à envoyer en mer Rouge la frégate Marie-Louise.

La France devrait mettre à disposition de la mission Aspides, la frégate multi-missions (FREMM) Languedoc, déjà déployée en mer Rouge. Ce navire assure déjà la sécurité maritime des navires marchands. En décembre, elle avait déjà effectué des tirs de missiles antiaériens Aster 15 pour abattre des drones qui la prenaient pour cible. Cette "interception" a été menée à 110 kilomètres des côtes yéménites, à la hauteur de Hodeida, port du nord du Yémen sous contrôle des rebelles Houthis.

Le mandat donné par les 27 pays de l'UE est exclusivement défensif. La force navale du dispositif a le feu vert pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même. Mais, contrairement à la coalition internationale sous commandement américain Prosperity Guardian, elle ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen.

Une nouvelle attaque en mer Rouge

Soutenus par l'Iran, les Houthis ont frappé lundi le Rubymar, un navire britannique dans le golfe d'Aden. Ce vraquier immatriculé au Royaume-Uni et exploité par le Liban, bat pavillon bélizien. Il se dirigeait vers le nord depuis les Emirats arabes unis et avait pour destination finale la ville bulgare de Varna.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée a américaine a mené cinq frappes défensives "contre trois systèmes mobiles de missiles antinavires, un sous-marin autonome et un drone de surface naval", a déclaré dans un communiqué le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, le Centcom.

"C'est la première fois que [l'armée, ndlr] a détecté l'utilisation par les Houthis d'un sous-marin autonome depuis le début des attaques le 23 octobre", a ajouté le Centcom.

Les Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, affirment mener ces attaques en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre contre le Hamas en représailles à l'attaque terroriste du 7 octobre sur le sol israélien.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco