Coronavirus: PSA participe à un large plan de production de respirateurs artificiels

PSA va produire des modules mécaniques pour des respirateurs à destination des hôpitaux, respirateurs développés avec Air Liquide, Schneider Electric et Valeo. La production démarrera cette semaine sur le site de Poissy (Yvelines).

L'industrie automobile française se mobilise contre le coronavirus. Après Renault, qui doit démarrer la production de pièces pour respirateurs cette semaine, PSA a aussi engagé un programme pour contribuer à la fabrication de ces appareils, essentiels pour des hôpitaux débordés par l'afflux de malades en détresse respiratoire.

PSA interviendra dans un consortium formé autour d'Air Liquide, auquel participent également l'équipementier Valeo et Schneider Electric, consortium salué ce mardi midi par Emmanuel Macron lors de sa visite d'une usine de masque près d'Angers. 

Sur le site francilien de Poissy

FO, premier organisation syndicale chez PSA, avait confirmé dès ce mardi matin que la production allait démarrer dans les prochains jours, au plus tard la semaine prochaine, sur le site de Poissy (Yvelines). "Lors du Comité Social et Economique qui s’est tenu aujourd’hui, la direction a confirmé l’attribution de la fabrication de composants pour 8000 respirateurs pour venir en aide à Air Liquide sur le site d’Antony (Hauts-de-Seine)", indique le communiqué diffusé par FO.

PSA produira ainsi des modules mécaniques pour les respirateurs à Poissy. Ces modules seront ensuite envoyés sur le site d'Air Liquide, à quelques dizaines de kilomètres à Antony où sont assemblés les respirateurs.

Une centaine de salariés de PSA seront au total mobilisés, une cinquantaine à Antony pour aider à l'assemblage final et une cinquantaine à Poissy. 

"C’est notre responsabilité sociale que de participer à "cet effort de guerre sanitaire", c’est aussi garantir nos emplois et assurer au site de Poissy un avenir industriel à la hauteur de ses compétences", souligne Brahim Aït Athmane, délégué syndical FO à PSA Poissy.

Tous les salariés de PSA seront volontaires

Précision importante: tous ces salariés seront volontaires. Après le début de polémique sur le projet de reprise de l'activité chez PSA que certains syndicats jugeaient prématurée et dangereuse pour la santé des salariés, cette production de respirateurs doit notamment se faire dans des conditions sanitaires optimales.

"Le préalable à cette production c'est la vérification que toutes les mesures sont bien mises en place, explique Brahim Aït Athmane. Ca ne sert à rien d'être solidaire si c'est pour remplir les hôpitaux". 

Comme l'a souligné Emmanuel Macron dans sa prise de parole ce mardi 31 mars, Air Liquide est pleinement mobilisé face à l'épidémie de coronavirus, en particulier le site d'Antony spécialisé dans les respirateurs. La production de ce site est passée de 500 unités en mars, à 1100 en avril. 

"Nous avons doublé nos capacités de production en mars, nous les triplerons en avril et quadruplerons en mai", expliquait au Figaro une porte-parole d’Air Liquide.

Un module mécanique pour "débouchonner" Antony

PSA, au même titre que les autres membres du consortium, va donc contribuer à accompagner le site d'Air Liquide à Antony dans cet accroissement la production. 

La production des respirateurs est en effet actuellement limitée la fourniture d'un module mécanique, également assemblé à Antony, explique Yann Vincent, Directeur Industriel & Supply Chain du groupe français. L'assemblage de ce module à Poissy, mais également les salariés de PSA mobilisés pour participer à l'assemblage final des respirateurs à Antony, devraient donc contribuer à remédier à ce "bouchon" dans la production. 

Le site des Yvelines a donc été choisi pour sa proximité géographique et éviter ainsi au maximum les déplacements de salariés.

Julien Bonnet