BFM Business
Entreprises

Casino a trouvé un accord contraignant pour restructurer sa dette

Dans une nouvelle communication financière ce jeudi, Casino confirme et détaille un accord avec une partie de ses créanciers. 

Ce n’est pas une surprise, mais une nouvelle étape dans le dossier Casino. Le groupe de Jean-Charles Naouri annonce ce jeudi avoir signé un accord de "lock-up", relatif à sa restructuration financière, avec "ses principaux créanciers". Il précise que pour l’instant, il n’a pas obtenu "l’adhésion" d’autres créanciers, "non sécurisés", mais il assure qu’il "entend poursuivre les discussions" avec ces derniers et que tous les créanciers peuvent adhérer "d’ici le 11 octobre".

"Une étape majeure" 

Signataires de cet accord, Daniel Kretinsky, Fimalac et le Fonds Attestor, qui sont réunis dans ce qu’il est devenu coutume d’appeler le "consortium" et qui travaillent à la reprise du distributeur. Dans un communiqué, Jean-Charles Naouri se félicite de franchir "une étape majeure de son processus de restructuration financière", estimant que cet accord "crée un cadre favorable à la pérennité des activités du Groupe, au maintien de l’emploi et des sièges et à la poursuite du développement de l’ensemble de ses enseignes". 

Une façon de rassurer encore, alors que certains acteurs proches du dossiers expliquent que le repreneur de Casino négocie la possibilité de pouvoir revendre d’autres hypermarchés qui souffrent (en plus de ceux déjà cédés au groupement des Mousquetaires/Intermarché), pour se concentrer sur Monoprix et sur Franprix.

Le groupe rappelle ce jeudi que l’accord avec les créanciers prévoit que le "consortium" injecte 1,2 milliard d’euros d’argent frais, que la dette de Casino (6,2 milliards d’euros fin 2022) soit réduite de près de 5 milliards d’euros et que les activités de Casino en Amérique latine, pour laquelle travaillent les trois quarts des quelque 200.000 salariés du groupe, soient cédées.

Pourquoi certains magasins Casino vont-ils changer d'enseigne ?
Pourquoi certains magasins Casino vont-ils changer d'enseigne ?
3:24

La future gouvernance

Dans un document publié sur son site internet, le groupe Casino précise les principales conditions suspensives de cet accord de lock up, mais aussi "les engagements" de sa direction. Elle s’est notamment engagée à ne pas faire de "cession au sein du périmètre distribution France (au-delà de certains seuils) et/ou de Cnova, Cdiscount", "sans l’accord préalable du consortium".

Par ailleurs, dans ce document, Casino confirme le plan pour la future gouvernance. Il est notamment prévu que le consortium propose "la désignation de Philippe Palazzi comme Président directeur général". Fin connaisseur du secteur de la distribution, ce cinquantenaire a passé un quart de siècle chez l’allemand Metro et a fait, plus récemment, un passage comme directeur général de Lactalis, aux côtés d’Emmanuel Besnier. 

La porte reste donc ouverte à tous les créanciers pour signer l’accord d’ici mercredi prochain. Le groupe Casino prévoit aussi dans son communiqué que "l’ouverture des procédures de sauvegarde accélérée visant les sociétés Casino, Guichard-Perrachon, Casino Finance, Distribution Casino France, Casino Participations France, Quatrim, Monoprix et Ségisor" advienne le 25 octobre prochain. 

Pauline Tattevin avec agences