Après avoir bloqué leurs tarifs, les banques multiplient les hausses cette année

Pour autant, selon l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB), ces augmentations sont "maîtrisées". Huit services audités sur 12 sont en hausse.

En pleine flambée inflationniste en 2023, le gouvernement avait sommé les banques de ne pas augmenter leurs tarifs. Ce qui a été fait puisque le coût de la plupart des services bancaires étaient, à la fin de l'an passé, soit stables, soit en baisse.

Cette année est-elle celle du rattrapage? En grande partie. Selon une étude* de l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB), "une large majorité des tarifs bancaires sont en hausse en 2024 mais ces hausses sont plutôt modérées au regard de l’évolution de l’inflation".

La solution conso : Comment limiter les frais bancaires ? - 28/02

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Pour autant, certains services de base ou essentiels augmentent sensiblement, comme la tenue de compte: +3,01%, passant en moyenne de 20,60 euros l'an dernier à 21,22 euros en 2024. C'est donc plus que l'inflation moyenne attendue cette année en France à 2,5% environ.

Rattrapage?

"Les hausses oscillent, selon les établissements ayant augmenté ce tarif, entre 0,12 euro et 6 euros", souligne l'OTB qui rappelle que ce coût moyen avait baissé de 2,9% en 2023.

Globalement, sur 12 services bancaires audités, huit sont en augmentation de 0,1% à 3,7%, la palme revenant aux frais de mise en place d'un mandat de prélèvement SEPA. Mais l'OTB précise que "cette hausse est due à l’augmentation du tarif d’un seul établissement bancaire, ce service étant fourni gratuitement dans la quasi-totalité des établissements bancaires".

Commission d'intervention (+0,1%), retrait d'espèces dans un autre établissement que le sien (+0,99%), fourniture d'une carte de débit (+1,7%) et virement occasionnel en agence (+1,9%) sont les autres services qui connaissent des hausses de tarifs.

Pour le reste, les tarifs de quatre services sont stables et deux seulement sont en baisse. Il s'agit de l'abonnement à des produits offrant des alertes sur la situation du compte par SMS: -9,32% (-1,54 euro). Et de l'abonnement à des services de banque à distance (internet, téléphone fixe, SMS, etc): -7,96% (-0,13 euro), ce service étant fourni gratuitement dans la très grande majorité des établissements bancaires.

S'il compare un certain nombre de tarifs d'une année sur l'autre, l'OTB ne fait pas l'addition et ne donne donc pas le coût moyen total des frais bancaires pour les consommateurs français.

Pour la CLCV, un coût moyen annuel en hausse de 2,5 à 3%

L'association de consommateurs CLCV se prête à l'exercice tous les ans en janvier. Selon elle, les tarifs bancaires au total sont en hausse de 2,5% à 3% cette année.

Ce sont les "petits consommateurs", disposant d'un ensemble de services de base (frais de tenue de compte, carte à débit immédiat…) et les consommateurs dits moyens (deux titulaires avec chacun une carte disposant d'une assurance perte et vol, un chèque de banque tous les 10 ans...) qui subissent la plus forte inflation, de respectivement 2,97% et 3%.

Leurs frais bancaires annuels, appliqués pour la plupart depuis le 1er janvier, passent cette année à 66,23 euros pour le premier profil et à 147,80 euros pour le second.

Le comparateur Panorabanques a de son côté constaté une hausse des frais bancaires de 2,1% cette année, la plus forte depuis 2017 selon leurs données. Le coût moyen s'élèverait à 225,20 euros. La différence avec les montants de CLCV s'explique notamment par la prise en compte des frais d'incident, qui représentent selon le comparateur environ un tiers des frais bancaires totaux.

*L'OTB a scruté les grilles de 100 établissements, 93 banques de réseau et 7 banques en ligne. Les données tarifaires présentées sont des données brutes et non pondérées par la part de marché de chaque établissement et concernent la clientèle des particuliers. Les données relevées sont des tarifs à l’unité, hors offre groupée de services et hors promotion ou tarif spécifique appliqué à une partie de la clientèle.

Olivier Chicheportiche avec AFP