BFM Business
Entreprises
Alerte info

Après la demande du président Zelensky, Leroy Merlin redit maintenir son activité en Russie

Après la demande du président Ukrainien aux entreprises françaises de quitter la Russie, le groupe Adéo a indiqué vouloir continuer son activité dans le pays.

Leroy Merlin ne quittera pas la Russie. Adeo, la holding de Leroy Merlin à qui le président ukrainien Zelensky a demandé, parmi d'autres entreprises, de quitter la Russie, a répondu qu'une fermeture serait considérée comme une "faillite préméditée", "ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie devant les parlementaires français aux entreprises tricolores de quitter la Russie.

Dans une déclaration à l'AFP, Adeo assure en revanche avoir "décidé au début du conflit de suspendre les nouveaux investissements" en Russie, où le groupe déclare compter 45.000 collaborateurs pour une grosse centaine de magasins.

Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi devant le Parlement français les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir "la machine de guerre" russe et à quitter ce pays, citant également Renault et Auchan, enseigne détenue comme Leroy Merlin par la famille Mulliez.

"La décision du maintien de notre activité en Russie est une décision qui n'est pas facile", répond Adeo, qui dit avoir une "responsabilité d'employeur vis-à-vis de [ses] 45.000 collaborateurs et de leurs familles qui contribuent depuis 18 ans à la construction de Leroy Merlin Russie".

"Nous n'avons pas de raison de condamner nos équipes russes pour une guerre qu'elles n'ont pas choisie" estime encore l'entreprise fortement implantée dans le pays, son deuxième marché après la France et où elle réalise 18% de son activité globale.

"Fermer l'entreprise du jour au lendemain, fermer nos magasins, serait tout simplement un abandon considéré comme une faillite préméditée, donc illégale ouvrant la voie à une expropriation, qui renforcerait les moyens financiers de la Russie", déclare encore Adeo, qui dit appliquer "l'intégralité des sanctions mises en oeuvre par les pays de l'Union européenne", et respecter "toutes les directives du gouvernement français".

Dans une interview à la Voix du Nord, le discret patron d'Adeo, Philippe Zimmermann, s'il dit comprendre "la position du président ukrainien", ne cache pas être "heurté d’être considérés comme des sponsors de la guerre", mettant en avant que cela " peut mettre en danger nos salariés. En Pologne, déjà, nous avons des réactions agressives contre nos salariés".

Le patron de l'ensegne de bricolage se défend de rester dans le pays pour des raisons financières, arguant que "le bénéfice en Russie est en chute libre. En partant, le cadeau serait bien plus important".

Une demande des salariés ukrainiens

Lundi, c'était les salariés ukrainiens de Leroy Merlin qui demandait à l'enseigne de quitter la Russie, alors qu'un magasin Leroy Merlin, situé dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de Kiev, a été bombardé dimanche soir, provoquant la mort d'au moins huit personnes.

Le compte Instagram officiel de Leroy Merlin en Ukraine "leroymerlin.ua" a publié lundi une photo du magasin bombardé à Kiev avec la mention "cessez les ventes en Russie" et un lien vers une pétition en ligne sur le site "openpetition.eu".

Autre enseigne de l'Association Familiale Mulliez fortement implantée en Russie, Auchan qui compte 231 magasins russes pour un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros, soit plus de 10% de son activité mondiale, n'a pas souhaité faire de commentaire après l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le Parlement français.

AKM avec AFP