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Porte arrachée du 737 Max: la production de Boeing désormais sous surveillance du régulateur américain

L'agence gouvernementale chargée des réglementations et des contrôles de l'aviation civile aux États-Unis entend scruter toutes les étapes de production de l'avionneur.

Après avoir officiellement ouvert une enquête sur Boeing suite à l'incident survenu sur un 737 Max 9 d'Alaska Airlines, la Federal Aviation Administration (FAA) annonce ce vendredi "de nouvelles mesures importantes pour accroître immédiatement sa surveillance de la production et de la fabrication de Boeing".

Concrètement, toutes les étapes de fabrication et d'assemblage seront scrutées et analysées par l'agence fédérale "pour évaluer la conformité par Boeing de ses procédures qualité approuvées. Les résultats de l’analyse d’audit de la FAA détermineront si des audits supplémentaires sont nécessaires", peut-on lire dans un communiqué.

Porte arrachée en plein vol: comment Boeing a échappé à la catastrophe
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17:16

Par ailleurs, la FAA annonce une "surveillance accrue des événements lors des vols de l'appareil et une évaluation des risques de sécurité (qui pourrait déboucher) sur des missions confiées à des entités tierces indépendantes".

"L'immobilisation du 737-9 et les multiples problèmes liés à la production identifiés ces dernières années nous obligent à examiner toutes les options pour réduire les risques. La FAA étudie la possibilité de recourir à un tiers indépendant pour superviser les inspections de Boeing et son système qualité", explique l'administrateur de la FAA, Mike Whitaker.

Les examens prendront du temps

La FAA prévient donc que ces examens prendront du temps. "La sécurité des passagers, et non la vitesse, déterminera le calendrier de remise en service du Boeing 737-9 Max".

Ce jeudi, le régulateur a annoncé une enquête afin de savoir si Boeing avait échoué "à garantir que les produits finis étaient conformes à sa conception approuvée et étaient en état de fonctionner en toute sécurité, conformément aux réglementations de la FAA".

"Cet incident n’aurait jamais dû se produire et ne peut se reproduire", insiste-t-il.

Le 5 janvier dernier, une porte s'est décrochée de la carlingue d'un Boeing 737 Max 9 lors d'un vol d'Alaska Airlines qui devait relier Portland (Oregon) à Ontario (Californie), mais l'incident n'a fait que quelques blessés légers et l'avion a pu atterrir sans encombre à son aéroport d'origine.

Dans un premier temps, la FAA a immobilisé au sol les 171 Boeing 737 Max 9 exploités par des compagnies aériennes américaines.

"C'est sérieux"

Assumant le problème, Jim Calhoun, le patron de Boeing, a indiqué à la chaîne CNBC: "Nous voulons savoir ce qui a fait défaut dans nos batteries d'inspections, ce qui, dans le travail originel, a dysfonctionné et permis ce raté".

"C'est sérieux. C'est un incident de sécurité et personne ne va s'en accommoder", souligne-t-il, qualifiant les manquements dans la production des appareils d'"horrible défaillance".

"Nous allons tout scruter", a assuré le directeur général de l'avionneur, "autour du Max, des usines Spirit (AeroSystems)", le plus gros sous-traitant de Boeing, "sur nos propres sites, nos processus d'inspection, et nous prendrons les mesures pour que cela ne se reproduise jamais."

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business