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Aéronautique

Boeing 737 Max: Ryanair épingle des "problèmes mineurs" sur les nouveaux appareils livrés

La compagnie aérinne low cost ne possède aucun des 737 Max 9 qui sont au centre de la polémique suite à l'incident d'Alaska Airlines mais fait voler des Max 8.

Ryanair semble vouloir enfoncer Boeing englué dans l'affaire du 737 Max 9 suite à l'incident en vol d'un appareil d'Alaska Airlines, et de problèmes de boulons mal vissés repérés par plusieurs compagnies.

Si le roi du low cost aérien, l'un des plus gros clients de Boeing, ne possède aucun appareil en question (il exploite des 737 Max 8), son PDG Michael O'Leary a déclaré jeudi à Reuters avoir "découvert des problèmes mineurs dans les livraisons d'avions qui ne devraient pas se produire chez un constructeur de classe mondiale comme Boeing.

"Je pense que Boeing a davantage à faire en matière de contrôle qualité", a-t-il ajouté.
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17:16

Ces problèmes qui n'ont pas été détaillés sont différents de ceux constatés sur le Max 9. Michael O'Leary a déclaré à Reuters qu'il avait confirmé, après un long week-end d'appels téléphoniques avec les régulateurs américains, européens et irlandais, qu'il n'y avait aucune traduction des problèmes du Max 9 sur le modèle Max 8 qu'il fait voler.

Ryanair maintient sa confiance à Boeing

Néanmoins, s'il a déclaré que Boeing a fait "d'énormes progrès" au cours des deux dernières années en matière de qualité de production, "ils n'en sont pas encore là" assène-t-il.

Michael O'Leary avait déjà profité d'une interview au Financial Times en début de semaine pour exprimer ses inquiétudes concernant le contrôle qualité au sein du géant américain suite à l'incident d'Alaska Airlines qui a entraîné l'arrachage d'une porte lors d'un vol.

Soufflant le chaud et le froid, il a répété qu'il restait engagé à 100% auprès de Boeing pour ses commandes, estimant que Boeing reste moins cher qu'Airbus.

Rappelons que la Federal Aviation Administration (FAA) a immobilisé au sol les 171 Boeing 737 Max 9 exploités par des compagnies aériennes américaines après l'incident du 5 janvier. Les avions devraient rester au sol jusqu'à ce que tous les contrôles soient terminés et qu'un rapport préliminaire soit rédigé par des experts en sécurité.

Boeing reconnaît une "horrible défaillance"

Assumant le problème, Jim Calhoun, le patron de Boeing, a indiqué à la chaîne CNBC: "Nous voulons savoir ce qui a fait défaut dans nos batteries d'inspections, ce qui, dans le travail originel, a dysfonctionné et permis ce raté".

"C'est sérieux. C'est un incident de sécurité et personne ne va s'en accommoder", souligne-t-il, qualifiant les manquements dans la production des appareils d'"horrible défaillance".

"Nous allons tout scruter", a assuré le directeur général de l'avionneur, "autour du Max, des usines Spirit (AeroSystems)", le plus gros sous-traitant de Boeing, "sur nos propres sites, nos processus d'inspection, et nous prendrons les mesures pour que cela ne se reproduise jamais."

Lundi, la compagnie américaine United Airlines, qui possède la première flotte de cet appareil (79 avions), a dit avoir découvert, lors de vérifications, des "boulons qui nécessitaient d'être resserrés".

Deuxième plus gros client de Boeing pour le Max 9 (65 appareils), Alaska Airlines a, de son côté, fait état, lundi, d'"équipements mal fixés" après des inspections préliminaires.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business