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A la découverte de la Flèche Rouge de Trenitalia, le nouveau concurrent de la SNCF sur Paris-Lyon

La compagnie italienne Trenitalia lance demain sa nouvelle ligne reliant Paris à Milan, en passant par la capitale rhodanienne.

La SNCF devra faire avec un concurrent sur la très rentable ligne Paris-Lyon. La compagnie nationale italienne Trenitalia lance ce samedi 18 décembre sa "Flèche Rouge" (Fleccia Rossa) au départ de la Gare de Lyon et jusqu'à Milan. Avec quelques cibles bien précises en tête, comme l'explique à BFMTV Fabrice Toledano, directeur marketing et commercial :

"Sur un itinéraire Paris-Lyon, on pense qu'il y aura plus de voyageurs professionnels, et sur un Paris-Milan, plutôt des touristes."

"L'offre commerciale est basée sur plusieurs classes de service, pour satisfaire les exigences de nos clients", confirme de son côté Roberto Rinaudo, le patron de la filiale française de Trenitalia.

A bord, trois ambiances selon les différentes classes: larges fauteuils face à face en seconde classe, mais sièges en cuir très larges, en solo, façon business-class aérienne pour la classe Executive, celle destinée aux voyageurs pros. Des mini-salles de réunion sont aussi disponibles dans cette classe.

Rapport qualité-prix

Objectif de ces différentes classes de prix: conserver un rapport qualité-prix avantageux. Il en va ainsi de la classe Executive, où les sièges sont proposés à 139 euros pour Lyon et 165 pour Milan, repas inclus. A ce prix, la SNCF ne propose qu'une place en première classe.

Les prix sont aussi plus avantageux en deuxième classe : pour un ticket lundi matin, Tren Italia vous facturera 39 euros, contre 83 à la SNCF. Mais les billets français sont plus flexibles et bien plus fréquents: Trenitalia ne propose que deux rotations quotidiennes. "Notre objectif est de renforcer cette offre avec trois allers-retours additionnels entre Paris et Lyon. Le plus tôt possible. Normalement, dans la première moitié de l'année 2022" affirme Roberto Rinaudo.

"Pays stratégique" mais lignes fermées

"On est contents de l'évolution des ventes", ouvertes depuis seulement lundi, se réjouit le dirigeant. "La France est le deuxième marché en Europe après l'Allemagne en termes de volume de passagers, et pour nous c'est un pays stratégique", explique-t-il, tout en restant muet sur ses objectifs.

Trenitalia ne veut pour l'instant se positionner qu'en complément de l'offre de la SNCF, mais rappelle que l'arrivée d'un concurrent sur son propre terrain, de l'autre côté des Alpes, l'a poussé à baisser ses prix et augmenter ses offres : Italo - dont la SNCF était actionnaire - a largé boosté la fréquentation des trains italiens.

La compagnie ne veut donc pas rater son arrivée en France, qui n'est pas la première : elle exploitait via sa filiale Thello (devenue Trenitalia France en octobre), un train de nuit entre Paris, Milan et Venise entre 2011 et 2020, et une liaison Marseille-Nice-Milan de 2014 à 2021. Elle ne les reprendra pas.

Le marché des TER, et son ouverture la concurrence, l'intéresse en revanche. "On va évaluer cas par cas les appels d'offres", dit Roberto Rinaudo, après un premier échec sur Marseille-Nice dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (une ligne dont l'exploitation a été remportée par l'opérateur Transdev). "Rien de concret" n'est prévu pour d'autres lignes que le Paris-Lyon.

Valentin Grille