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Covid-19: 58% des pharmacies à court d’autotests

Prises d'assaut ces derniers jours, les pharmacies sont en rupture d'autotests. Pour être réapprovisionnées, elles doivent en moyenne attendre huit jours.

Les Français se sont rués sur les autotests de dépistage du Covid-19 avant Noël. Comme en témoignent les stocks des pharmacies. Interrogé samedi dans le JDD, le porte-parole de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, indique que "58% des pharmacies sont en rupture de stock".

"Depuis le 15 décembre, les officines ont vendu autant d’autotests que les cinq derniers mois", ajoute-il. Et ces dernières peinent à se réapprovisionner auprès des grossistes qui sont eux aussi en rupture, ou directement auprès des 17 fabricants autorisés à vendre sur le marché tricolore qui ne parviennent plus à suivre le rythme.

"Les fournisseurs n’étaient pas habitués à en fournir autant. Forcément, ça crée un certain désordre, une pénurie (…)", observe sur BFMTV Jean-Marie Guillermin, vice-président du Conseil de l’Ordre d’Occitanie. En moyenne, une pharmacie doit désormais attendre huit jours pour être approvisionnée.

La grande distribution volontaire

Pour satisfaire la demande en autotests, la grande distribution s’est portée candidate. Ces derniers jours, les groupes Lidl ou Intermarché ont fait savoir qu’ils étaient prêts à en proposer dans leurs rayons s’ils étaient autorisés à en vendre. Leclerc milite aussi depuis des mois pour avoir le droit de les commercialiser :

"Ce n’est pas une question d’argent, puisqu’on le vendrait à prix coûtant", a encore assuré Michel-Edouard Leclerc début décembre, affirmant que son groupe disposait de "quelques centaines de milliers" d’autotests en stock grâce à son partenariat avec le groupe allemand Rewe.

De son côté, le président du groupe Intermarché, Vincent Bronsard, a affirmé pouvoir disposer de "trois millions d’autotests" en une semaine grâce à des accords passés avec ses fournisseurs.

Pas de problème pour les tests antigéniques

Face à la propagation du variant Omicron et faisant le constat d’une explosion de la demande, l’entreprise NG Biotech, basée à Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine), a annoncé vendredi une augmentation de sa production d’autotests qui lui permettra de livrer deux millions de kits en pharmacies entre le 10 et le 31 décembre.

Pas de quoi combler la demande nationale pour autant. Selon le JDD, les fabricants, en accord avec le ministère de la Santé, devraient désormais prioriser la production de tests antigéniques, plus fiables, au détriment des autotests.

"Les officines n'auront plus d'autotests la semaine prochaine. En revanche, il n'y a aucun problème de stock sur les tests antigéniques", veut rassurer dans le journal dominical François Blanchecotte, président du Syndicat national des biologistes médicaux.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco