BFM Business
Economie

Engrais: les chaînes de production "tournent" malgré la flambée du gaz

Un champ de blé à Saint-Philbert-sur-Risle, dans l'Eure, le 15 août 2021.

Un champ de blé à Saint-Philbert-sur-Risle, dans l'Eure, le 15 août 2021. - JOEL SAGET © 2019 AFP

La flambée du prix du gaz naturel a entraîné le doublement de celui des engrais minéraux. Les chaînes françaises de production se veulent néanmoins rassurantes.

Les chaînes françaises de production d'engrais azotés, dont les coûts flambent en même temps que le gaz, "tournent", tiennent à rassurer mercredi les producteurs français de ces fertilisants qui améliorent le rendement des cultures. "Les chaînes tournent avec de l'ammoniac produit en France ou importé mais elles tournent", a déclaré Renaud Bernardi, le président de l'Union de 36 industriels des fertilisants (Unifa), lors d'une conférence de presse. "Il y a une volonté forte de continuer à fournir la ferme France", a-t-il ajouté.

La flambée du prix du gaz naturel a entraîné le doublement de celui des engrais minéraux. Ces fertilisants sont fabriqués à partir d'ammoniac, obtenu en combinant l'azote de l'air et l'hydrogène provenant du gaz naturel. A cette question de prix, s'ajoute un souci de disponibilité: plusieurs fabricants européens d'engrais tournent au ralenti pour réduire leurs coûts de production. Dans ce contexte, les agriculteurs se demandent s'ils auront les moyens de fertiliser leurs champs dans quelques mois.

Moins cher d'importer

Selon l'Unifa, "40% de la capacité de production d'ammoniac est arrêtée" en Europe, car il coûte plus cher de le produire sur place que de l'importer. Pour continuer à produire, les producteurs français importent plus d'ammoniac. Et assurent qu'ils pourront fournir aux agriculteurs autant d'ammonitrates que lors de la campagne 2020-21.

Les ammonitrates ne représentent toutefois qu'une partie (environ 60%) des engrais azotés consommés en France, le reste étant de l'urée et de la solution azotée, largement importés. Pour ces produits, l'acheminement dépend des "logistiques maritimes, plus longues, plus aléatoires", a souligné Renaud Bernardi.

J. Br. avec AFP