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Une journée de travail supplémentaire: les salariés gagnent-ils plus avec le 29 février?

La plupart des salaires étant versés selon le principe de la "mensualisation", cette année bissextile ne changera rien sur la fiche de paie des salariés.

Il n’a toujours pas obtenu gain de cause. Voilà des années que le "Mouvement de Libération du 29 février" réclame la "fériérisation" de ce jour si singulier qui ne revient que tous les quatre ans. Principal argument: cette journée de travail supplémentaire ne donne pas lieu à une augmentation de la rémunération pour les salariés.

2024 n’échappera pas à la règle. En cette année bissextile, le 29 février, qui tombe un jour ouvré, ne changera rien sur la fiche de paie. Les salariés travaillant ce jeudi pourront bénéficier tout au plus d'un titre-restaurant supplémentaire.

En effet, la plupart des contrats de travail prévoient la mensualisation de la rémunération. Cela signifie que les salariés perçoivent chaque mois "une rémunération déterminée indépendamment du nombre de de jours que comporte le mois", rappelle le ministère du Travail.

Durée forfaitaire de 151,66 heures par mois

Le principe de la mensualisation a justement été pensé "afin de neutraliser les conséquences de la répartition inégale des jours entre les 12 mois de l’année". Ainsi, pour un salarié travaillant 35 heures par semaine, la rémunération mensuelle sera calculée sur la base d’une durée mensuelle forfaitaire de 151,66 heures ((35 heures x 52 semaines)/12), laquelle sera ensuite multipliée par le taux horaire.

La logique est la même pour un salarié à 39 heures dont le salaire de base sera déterminé en tenant compte d’une durée de travail forfaitaire de 169 heures par mois. Même chose pour un salarié à temps partiel qui travaillerait 30 heures par semaine (130 heures). Au final, seules les personnes payées à l’heure pourront donc voir leur rémunération augmenter avec cette journée de travail supplémentaire.

Généralisée via une loi de 1978, la mensualisation permet dès lors de percevoir le même salaire chaque mois, quel que soit le nombre de jours réellement travaillés: par exemple, si le salarié n’a pas travaillé un jour férié, sa rémunération sera maintenue à l’identique. C’est également la loi de mensualisation qui impose aux employeurs de compléter les indemnités journalières de la Sécurité sociale en cas d’absence pour maladie ou accident.

À noter que la mensualisation ne bénéficie pas à tout le monde. Les travailleurs à domicile, les travailleurs saisonniers ou les travailleurs intermittents en sont exclus.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco