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Un salarié sur deux estime avoir mal négocié son salaire lors de son recrutement

Selon une enquête menée par HelloWork, la moitié des salariés estiment que leur rémunération se situe en dessous des prix du marché. Dans un contexte d'inflation, ils comptent bien obtenir une revalorisation plus importante que lors des années précédentes.

Les salariés Français sont-ils satisfaits de leur rémunération? Pas vraiment, à en croire une enquête menée par HelloWork auprès de 2000 répondants. Seuls 16% d’entre eux estiment en effet être bien payés, tandis que 34% se placent dans la moyenne et la moitié affirme être en dessous des prix du marché.

Si près d’un salarié sur deux a pu négocier son salaire lors de son recrutement, 51% d’entre eux regrettent de l’avoir mal fait. Pour rectifier le tir, ils misent désormais sur les négociations annuelles obligatoires mais aussi les demandes individuelles, notamment lors de leur entretien de fin d’année. Dans ce cas-là, 46% des salariés demandant une revalorisation réclament une fourchette d’augmentation, tandis que 22% demandent une augmentation en pourcentage et 32% attendent qu’on leur fasse une proposition.

Un tiers des candidats met fin au processus de recrutement si le salaire ne convient pas

Lors de l’embauche, 93% des recruteurs indiquent évoquer en premier la question de la rémunération. En comparaison, seuls 28% des candidats assurent aborder le sujet avant leur interlocuteur. Si le candidat refuse l’offre qui lui est faite, 8 recruteurs sur 10 se disent prêts à engager une négociation. Un quart déclare même le faire dès l’entretien, quand 55% attendent les échanges suivants. En face, 62% des candidats n’hésitent pas à postuler à des offres mêmes si le salaire initialement proposé est inférieur à leurs attentes, quitte à négocier dès l’entretien.

En revanche, un tiers des candidats (34%) met fin au processus de recrutement dès lors que la négociation sur le salaire n’aboutit pas. Un chiffre en nette hausse par rapport à la dernière enquête menée en 2016 (15%) et qui illustre sans doute les tensions de recrutement qui existent aujourd’hui dans certains secteurs d’activité, avec un pouvoir de négociation renforcé pour les candidats qui n’hésitent pas à aller voir chez la concurrence lorsqu’une offre ne convient pas. A l’inverse, 45% acceptent l’offre en espérant pouvoir renégocier plus tard et 17% acceptent simplement le salaire qui leur est proposé.

Pour autant, le salaire n’est pas le seul critère qui compte pour les salariés. En effet, une large majorité de candidats (86%) déclarent être prêts à accepter un salaire inférieur à leurs attentes en contrepartie d’autres avantages comme la prime de participation/intéressement (citée par 82% des sondés), les titres restaurant (65%), une mutuelle avantageuse (58%), un nombre important de congés et RTT (61%), la semaine de 4 jours (52%) ainsi que le télétravail (44%).

Avec l'inflation, des demandes d'augmentations plus importantes en 2023

Pour l’année 2023, deux tiers des salariés entendent réclamer une augmentation qu’ils comptent justifier en mettant en avant leurs réussites au cours de l’année écoulée (75%) et bien entendu le contexte d’inflation qui grève leur pouvoir d’achat (53%). Et ils espèrent bien obtenir une augmentation supérieure à celles des années passées alors que seuls 28% se contenteront d’une hausse d’une ampleur équivalente aux niveaux précédents.

Plus précisément, la moitié des salariés compte demander une augmentation supérieure à 6%. De leur côté, les entreprises se disent certes prêtes à consentir des augmentations collectives (39%) ou individuelles (49%), mais la hausse médiane envisagée plafonne à 3%. Un décalage qui risque de mener à des situations de conflit, alors même que près de neuf salariés sur 10 (88%) disent envisager de chercher un autre emploi s’ils n’obtiennent pas une augmentation suffisante. Malgré tout, une entreprise sur 10 s’attend en 2023 à une enveloppe d’augmentation "beaucoup plus élevée que d’habitude", contre 38% "un peu plus élevée", 45% "stable" et 7% "en baisse".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco