Une négociation sur l'emploi, épilogue du conflit des retraites?

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail, Eric Woerth, s'est déclaré mardi favorable à l'ouverture d'une négociation sur l'emploi des seniors et des jeunes, réclamée par le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.

La présidente du patronat français (Medef), Laurence Parisot, a elle aussi approuvé la demande du syndicat, formulée alors que la réforme des retraites du gouvernement doit être définitivement approuvée mercredi par le Parlement.

"Ce serait une bonne façon de passer à autre chose", a-t-elle estimé lundi soir sur France 2, en allusion au mouvement de contestation contre la réforme des retraites.

Eric Woerth a confirmé sur France Info que le débat sur les retraites était "un débat social global".

"C'est une très bonne chose qu'on puisse négocier sur l'emploi des jeunes et des seniors car c'est une des plaies françaises d'avoir un emploi des seniors plutôt plus faible qu'ailleurs et en même temps un emploi des jeunes plus faibles qu'ailleurs", a-t-il déclaré.

"Les jeunes ont peur que, parce que des seniors vont rester dans l'emploi, cela va leur prendre un emploi. C'est faux : c'est la croissance qui créé des emplois pour les jeunes et quand il y a beaucoup d'emplois des seniors il y a généralement beaucoup d'emplois pour les jeunes, c'est ce qui se voit dans d'autres pays", a fait valoir le ministre.

Lundi, lors de l'émission "Mots croisés" sur France 2, François Chérèque a jugé qu'il y avait désormais "urgence" à parler de ces sujets.

"La meilleure chose qu'on a à faire, puisque c'est central, (c'est) qu'on ouvre une négociation entre le patronat et les organisations syndicales sur l'emploi des jeunes et des seniors", a déclaré le leader de la CFDT.

"On ne peut plus y couper, la responsabilité des entreprises est engagée, le patronat a voulu cette réforme (des retraites), leur responsabilité est engagée il faut absolument rentrer dans les négociations. C'est une urgence", a-t-il souligné.

"Je suis d'accord", a répondu Laurence Parisot, invitée sur le même plateau. "Je suis d'accord pour qu'on ouvre une délibération sociale, pour voir si on peut, sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble", a-t-elle ajouté, qualifiant de "scoop" la demande de la CFDT.

Laure Bretton, édité par Yves Clarisse