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Semaine de 4 jours: 37% des salariés y sont favorables… à condition de garder leur salaire

Les jeunes âgés de 25 à 34 ans, les femmes, les parents et les salariés de l'hôtellerie-restauration et des transports sont un peu plus représentés parmi les travailleurs à être conquis par cette semaine raccourcie.

La semaine de quatre jours, déjà proposée dans certaines entreprises comme Accenture, est-elle l'avenir au travail? Un salarié français sur cinq y croit, selon une étude du fabricant de logiciel de paie ADP parue ce lundi. Ils sont en effet 22% des travailleurs français interrogés dans le cadre de cette enquête à considérer qu'elle sera la norme dans leur secteur d'activité d'ici cinq ans.

La proportion des salariés à la voir s'imposer varie toutefois selon les domaines de travail. Les employés de l'industrie apparaissent comme les plus convaincus puisqu'un tiers d'entre eux anticipent l'arrivée de cette semaine raccourcie. Quant aux travailleurs de l'informatique et des télécommunications, ils sont 27% à partager cet avis contre 25% pour ceux qui travaillent dans l'immobilier et le commerce. Cette proportion tombe à 15% pour les personnes travaillant dans le secteur des médias et de l'information.

Le maintien de salaire, une condition plébiscitée

L'arrivée de la semaine de quatre jours dans certaines entreprises, ou simplement dans les débats et les réflexions, traduit en partie l'aspiration partagée par de nombreux salariés à un "meilleur équilibre vie professionnelle-vie privée".

"Cette attente existe depuis longtemps mais cela s’est clairement accélérée depuis trois ans", analyse le président d’ADP en France et en Suisse Carlos Fontelas de Carvalho.

Les travailleurs français sont ainsi 37% à se déclarer favorables à la semaine de quatre jours lorsqu'elle s'accompagne d'un salaire égal. Mais le maintien de la rémunération apparaît comme un critère clé. En comparaison, la proportion de travailleurs à y être favorables chute à 9% lorsqu'elle donne lieu à une baisse du temps de travail hebdomadaire et une baisse de la rémunération.

Les salariés de l'hôtellerie-restauration les plus séduits

Dans le détail, l'option de la semaine de quatre jours associée à un maintien de salaires séduit un peu plus les jeunes. Ils sont 41% des 25-34 ans à la plébisciter. Les femmes sont aussi un peu plus nombreuses à y adhérer (39%) par rapport à leurs collègues masculins (35%). Les parents sont aussi un peu plus représentés chez les travailleurs favorables à ce nouveau format de travail puisqu'ils sont 39%, soit 5 points de plus que chez les salariés sans enfant.

Cette mutation du temps de travail attire particulièrement les salariés des secteurs du commerce, de l'hôtellerie-restauration et des transports dont respectivement 44%, 43% et 41% y sont favorables. Pour ces travailleurs, la semaine de quatre jours pourrait être d'autant plus séduisante que le télétravail est souvent impossible à mettre en place dans leurs secteurs.

Des "risques d'épuisement professionnel"

Mais un allongement des journées de travail pour maintenir le niveau de salaire et le temps de travail hebdomadaire n'est pas sans conséquence.

"Les risques d’épuisement professionnel chez les salariés existent, que ce soit en travaillant sur des journées plus longues ou en devant réaliser leurs missions en moins de temps", souligne le président d’ADP Carlos Fontelas de Carvalho.

Sans compter les "défis considérables en termes d’organisation du travail et du maintien du service" qu'elle représente.

Enfin, si la semaine de quatre jours est souvent considérée comme un outil de rétention des talents, le dirigeant rappelle que d'autre leviers sont à la disposition des entreprises pour garder les bons éléments, comme "la progression des carrières et les opportunités de formation".

L’étude de l'insitut de recherche d'ADP baptisée a été menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.

Nina Le Clerre