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Pôle Emploi grignoté par la violence

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Hier lundi, un chômeur a menacé de se suicider dans une agence Pôle Emploi de Seine-Saint-Denis. La semaine dernière, c'est dans une agence parisienne qu'une prise d'otages avait eu lieu. Au sein de l'ex-ANPE, on explique cette hausse des violences par la détresse sociale.

Deux crises en une semaine à Pôle Emploi. Après la prise d'otage de deux responsables d'une agence parisienne la semaine dernière par un demandeur d'emploi, un autre a menacé de se suicider hier matin. Cela s'est passé dans une agence du Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).

Hausse de 20% des violences au premier trimestre

Un homme est arrivé au guichet et a brandi une convocation pour le 3 novembre, indiquant que la date ne lui convenait pas. Il demande à s'expliquer tout de suite avec un responsable. Le ton monte. Il sort alors un couteau, relève la manche de son sweat-shirt et commence à s'entailler les bras. La police, arrivée rapidement, est finalement parvenue à le maitriser. Ce type de faits, loin d'être isolé, est en progression. Les chiffres sont d'ailleurs alarmants: en 2010, Pôle Emploi a recensé quelque 5.500 agressions. Et au premier semestre de cette année, on note 20% de hausse. Le directeur de Pôle Emploi, Christian Charpy, a annoncé le lancement d'une grande consultation interne sur la sécurité de ses agents.

«Il y a même des agressions entre demandeurs d'emploi»

« Hier, il y a encore eu un homme qui a dit qu'il allait tout casser et tout brûler tant qu'il ne verrait pas un responsable pour traiter son dossier », déplore Marie, agent Pôle Emploi dans le 11ème arrondissement de Paris. « Il y a même des agressions entre demandeurs d'emploi tellement la pression est forte dans les aires d'accueil. Et c'est quotidien, c'est réellement quotidien. Ils sont, pour certains, sans aucun revenus depuis plusieurs mois et nous en face, on ne peut rien faire pour eux. C'est la nouvelle organisation de Pôle Emploi qui génère tout cela. Et c'est une ambiance insoutenable aussi bien pour les usagers que pour nous ».