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Les salariés de France Soir manifestent leur inquiétude à Paris

Les salariés de France Soir et leurs soutiens ont manifesté jeudi devant le ministère de la Culture et de la Communication à Paris pour exprimer leur inquiétude sur l'avenir du quotidien que la direction veut faire basculer en totalité sur internet. /Phot

Les salariés de France Soir et leurs soutiens ont manifesté jeudi devant le ministère de la Culture et de la Communication à Paris pour exprimer leur inquiétude sur l'avenir du quotidien que la direction veut faire basculer en totalité sur internet. /Phot - -

PARIS (Reuters) - Les salariés de France Soir et leurs soutiens ont manifesté jeudi devant le ministère de la Culture et de la Communication à Paris...

PARIS (Reuters) - Les salariés de France Soir et leurs soutiens ont manifesté jeudi devant le ministère de la Culture et de la Communication à Paris pour exprimer leur inquiétude sur l'avenir du quotidien que la direction veut faire basculer en totalité sur internet.

Près de 300 personnes, arborant parfois des badges "I Love France Soir" et des T-shirts barrés des mots "France Soir doit vivre" se sont rassemblées place du Palais-Royal. Une quarantaine se sont symboliquement allongées sur le sol.

Une délégation a été reçue au ministère dirigé par Frédéric Mitterrand.

"Le ministère s'est engagé à soutenir tout projet qui s'articulerait autour du papier et du web, et non sur le seul web comme le souhaite le propriétaire", a dit à Reuters Romain Altmann, secrétaire général adjoint d'Info-Com CGT.

"On a 35 jours pour sauver France Soir sur support papier", dont la disparition est prévue à la mi-décembre, a-t-il rappelé.

France Soir, qui vendait plus d'un million d'exemplaires dans les années 1960 quand il était le titre phare de la presse quotidienne française, pourrait devenir le premier quotidien national en France à quitter le support papier.

La direction propose 89 licenciements sur un effectif de 127 personnes pour ne conserver à partir du mois de janvier qu'une rédaction web de 32 personnes - 46 en comptant le personnel administratif.

Le propriétaire, l'homme d'affaires russe Alexandre Pugachev, a expliqué sa décision par l'impossibilité de redresser les comptes du journal qui devrait perdre encore 19 millions d'euros cette année. France Soir, qui vend en moyenne 70.000 exemplaires par jour, visait selon sa direction 100.000 exemplaires pour devenir rentable.

Un plan de reprise a été présenté par l'ancienne directrice générale de France Soir Christine Vulvert, moyennant un apurement des dettes et du passif du journal et la suppression d'une trentaine de postes.

"Elle fait une offre qui n'est pas financée. On ne sait pas qui sont les investisseurs, il n'y a pas de business plan. Et elle demande à Alexandre Pugachev de payer pour qu'elle reprenne le journal, ce qui est quand même particulier", a déclaré une porte-parole de la direction de France Soir.

Cette dernière se dit toutefois prête à examiner "toute offre sérieuse et solide".

Des personnalités de la presse et des élus ont apporté leur soutien au quotidien, à l'image des députés Marie-George Buffet (PCF), Claude Bartolone (PS), Noël Mamère (EE-LV), Jack Lang (PS) et Christian Estrosi (UMP).

Elizabeth Pineau, édité par Gilles Trequesser