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Emploi

Les intentions d'embauche à un niveau record en 2022

Selon l'enquête annuelle de Pôle emploi, les entreprises tablent sur plus de 3 millions de projets d'embauche cette année, soit 12% de plus qu'en 2021. Dans le même temps, les difficultés de recrutement anticipées augmentent nettement.

Une année de tous les records. Selon l’enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins de main-d'oeuvre, 3.046.000 projets de recrutement par les entreprises sont recensés en 2022. Soit 12% de plus qu’en 2021 (+323.000). Seul bémol, cette étude réalisée fin 2021 auprès de 420.000 établissements ne tient pas compte des éventuelles conséquences économiques, et notamment sur l'emploi, liées à la guerre en Ukraine.

Toujours est-il que ces chiffres confirme la forte reprise économique post-Covid entamée dans la seconde moitié de 2021. Au total, près d’un tiers des entreprises (32,8%) interrogées anticipent d’embaucher cette année, contre 26,5% un an plus tôt. En outre, 54,3% de ces projets sont prévus en CDI (+11,5 points) et 71% en contrat durable (CDI et CDD de plus de 6 mois et plus). C’est 7 points de plus qu’en 2021.

Dans le détail, 47% des entreprises de 0 à 9 salariés prévoient de recruter en 2022 et 23% de celles de 10 à 49 salariés. Cette proportion atteint 4,6% parmi les structures comptant entre 50 et 199 salariés et 7,7% parmi celles de 200 salariés et plus.

Le secteur des services, premier recruteur

Six projets d’embauches sur dix émanent du secteur des services en 2022, dont 37% pour les seuls services aux particuliers. Le nombre de projets recensés est en nette hausse dans l’hôtellerie-restauration (+23,4%) et le transport et l’entreposage (+30,7%). Les chiffres sont aussi encourageants dans la construction (+21,8%) et le commerce (+16,1%) mais également dans l’industrie (+23,8%), spécifiquement dans la métallurgie (+42%) et l'équipement électrique, électronique et informatique (+37,8%).

Si l’on regarde les intentions d’embauche par métiers, ceux à caractère saisonniers sont les plus recherchés. Les viticulteurs, arboriculteurs et cueilleurs arrivent en tête des profils les plus convoités (129.700 projets), suivis des serveurs (116.000) et des agents d’entretien (111.900).

Sur cinq ans, les métiers qui enregistrent la plus forte hausse du nombre de projets d’embauche sont les serveurs (+36.400), les aides soignants (+36.300) et les ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires (+32.300).

Si c’est en Île de France que les intentions d’embauche sont les plus nombreuses en 2022 (533.000), c’est en Bretagne (+17,1%, 162.800) et dans le Grand Est (+16,8%, 216.300) qu’elles augmentent le plus.

Les difficultés de recrutement en forte hausse

57,9% des entreprises déclarent anticiper des difficultés de recrutement. Une hausse inédite de 13 points par rapport à 2021. Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille sont concernées.

Ces difficultés de recrutement touchent de nombreuses professions et notamment les couvreurs (89,9% des entreprises), les aides à domicile et aides ménagères (84,8%), les pharmaciens (83,3%), les chaudronniers, tôliers, traceurs, serruriers, métalliers et forgerons qualifiés (82,6%) ainsi que les mécaniciens et électroniciens de véhicules (81,6%).

Sur les cinq dernières années en revanche, le taux de difficulté à recruter a le plus progressé chez les infirmiers (+53,2%), les éducateurs spécialisés (+40,9%), les conducteurs de transport en commun sur route (+39,2%), les aides soignants (+35,5%) et les ouvriers qualifiés des travaux publics (+35,5%).

Parmi les motifs invoqués par les employeurs pour expliquer ces difficultés, le nombre insuffisant des candidats est le plus mentionné (86%, +9,1 points), devant le profil inadéquat des candidats (71%, -3,8 points), les conditions de travail (33%, +1,1 point), le déficit d'image (23%, +4,9 points), le manque de moyens financiers (17%, -6 points) et l'accès au lieu de travail (15%, -1,6 point).

Malgré ces difficultés de recrutement, l'embauche a bien lieu dans neuf cas sur 10, mais il prendra plus de temps ou l'employeur devra revoir ses attentes (profils, salaires, etc.). Les intentions d'embauches diffèrent du nombre total de recrutements parce que l'embauche d'un salarié d'une autre entreprise peut entraîner des recrutements en cascade.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco