BFM Business
Emploi

L'intégration économique des jeunes sans emploi ni formation permettrait un gain de croissance de 0,4%

L'insertion des NEETs sur le marché du travail permettrait un gain de 0,4% du PIB.

L'insertion des NEETs sur le marché du travail permettrait un gain de 0,4% du PIB. - Philippe Huguen - AFP

Selon un rapport du Cercle des économistes, les NEETs réprésente un coût de 22,2 milliards d'euros pour les finances publiques. Surtout, leur intégration économique permettrait un gain de croissance de 0,4%.

Ils étaient 1,5 million en France en 2019, soit 12,9% des 15-29 ans. L’insertion des "NEEts", ces jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation continue (Not in Employment, Education nor Training), sur le marché du travail représente un "enjeu crucial" pour l’économie tricolore, selon un rapport du Cercle des Economistes qui appelle les pouvoirs publics à se saisir de ce sujet.

"L’inclusion économique des jeunes doit être au cœur des préoccupations économiques et sociales françaises, cela car leur insertion est un véritable enjeu déterminant pour la suite de leur carrière professionnelle", expliquent les auteurs, soulignant de surcroît que la situation actuelle des NEETs "représente aussi bien un coût pour les finances publiques qu’un important manque à gagner pour l’économie française".

A titre de comparaison, les NEETs ne pèsent "que" 8% des jeunes âgés de 25 à 49 ans en Allemagne. Et leur coût pour la France semble plus élevé que chez nos voisins: plus de 12.000 euros pour chaque NEETs, d’après une étude de la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), soit davantage que la moyenne européenne (10.651 euros).

Manque à gagner

Le coût total des NEETs pour les finances publiques est donc évalué à 22,2 milliards d’euros (1,11% du PIB tricolore). Mais "les NEETs ne représentent pas qu’un coût pour l’économie, ils sont d’abord et avant tout des jeunes qui pourraient contribuer au développement de l’activité économique en y apportant une main d’œuvre considérable et une approche nouvelle", poursuit le Cercle des économistes.

Ainsi, en tenant compte du fait que les jeunes sont moins bien rémunérés que les actifs en moyenne, étant au début de leur carrière et que "les NEETs seraient réintégrés dans des emplois plutôt moins qualifiés que la moyenne", les auteurs de l’étude estiment que leur intégration économique "permettrait un gain de croissance de 0,4 point de PIB environ". Un résultat qui "traduit l’ampleur de l’enjeu économique que constitue l’inclusion des NEETs sur le marché du travail".

Pour soutenir l’intégration économique des NEETs, le Cercle des économistes formulent sept propositions. D’abord, il préconise de poursuivre le développement des écoles de la deuxième chance et des Etablissements pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE). Il propose en outre d’évaluer ex post le contrat d’engagement annoncé par Emmanuel Macron qui prévoit 500 euros d’allocation mensuelle en contrepartie d’un engagement à suivre une formation et d'étendre le dispositif aux activités associatives.

Les experts du Cercle des économistes appellent également à "mobiliser le compte personnel de formation dans une logique globale de formation" et à "permettre aux habitants des quartiers sensibles d’avoir accès à une formation de qualité". Ils encouragent enfin les pouvoirs publics à "faciliter le fonctionnement du marché du logement afin de favoriser la mobilité" des NEETs et à "utiliser le logement social pour diminuer la ségrégation".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco