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"Incapable d'être cohérent": Marylise Léon critique le gouvernement qui "veut prendre l'argent de l'Unedic"

Sur RTL, la Secrétaire générale de l'organisation syndicale CFDT estime que le gouvernement "fait du bricolage" et n'a qu'une vision comptable du problème de l'assurance chômage.

Fin février, Gabriel Attal, le Premier ministre annonçait sa volonté de "rouvrir le chantier" de l'assurance chômage pour inciter à l'activité. De son côté, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, ne cesse de rappeler que la France offre les durées d'indemnisations les plus généreuses d'Europe.

Pour Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, il s'agit "d'une pure vision budgétaire", la responsable faisant référence à la volonté du gouvernement de trouver 10 milliards d'euros d'économies cette année.

Sur RTL ce lundi, elle souligne que "ce n'est certainement pas en réduisant la durée ou le montant des allocations qu'on aura de meilleurs résultats".

Et d'asséner: "ils ont la mémoire courte, on a négocié un accord fin 2023 qu'on est en train de finaliser, laissez nous terminer de négocier avant même de regarder à deux ou quatre mois pour essayer de récupérer encore des milliards d'euros dans les caisses de l'Unedic, c'est pas fait pour ça".

L'argent de l'Unedic "n'est pas fait pour combler les déficits"

"On a un gouvernement qui est formidable: ils nous expliquent il y a 8 mois qu'il faut baisser les droits des chômeurs parce que la conjoncture est favorable. Aujourd'hui, ils nous expliquent qu'il faut les baisser parce que la conjoncture se dégrade. Ils sont totalement incapables d'être cohérents, ils n'ont qu'une idée en tête c'est prendre l'argent qui est à l'Unedic, cet argent est fait pour les chômeurs, ce n'est pas fait pour combler les déficits dont le gouvernement est responsable", poursuit-elle.

"Essayons de regarder du côté des dépenses, on a 10 milliards d'euros qui vont être attribués à 10 entreprises électro-intensifs, il n'y a quasiment aucune conditionnalité sociale, nous demandons a minima une évaluation, un contrôle. Aujourd'hui, on dit il faut durcir les droits pour les chômeurs et on donne des chèques aux entreprises sans même vérifier un nombre d'éléments notamment en termes d'emploi", souligne Marylise Léon qui appelle à "une conférence des dépenses publiques".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business