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Emploi

Grande démission: une envie "plus forte que jamais" pour 35% des Français

Selon une étude menée par Indeed, un quart des salariés français disent ne pas aimer leur travail actuel.

Obtenir des conditions de travail plus souples, avoir un métier qui a du sens, privilégier le télétravail au présentiel..., on le sait, la crise sanitaire a profondément rebattu les cartes du marché de l'emploi.

Avec en plus une situation de quasi plein emploi dans de nombreux pays, de plus en plus de salariés décident aujourd'hui de quitter un job qui ne correspond pas à ces attentes. C'est le phénomène de "Grande démission", très fort aux Etats-Unis mais également perceptible en France, notamment chez les jeunes.

Une récente étude illustre une nouvelle fois ces aspirations. Selon OpinionWay pour Indeed*, 7 salariés sur 10 ont déjà eu envie de démissionner de leur emploi actuel, parmi lesquels 1 sur 6 y songe souvent, voire tous les jours (16%).

"Le bon moment"

Surtout, 35% des sondés et 42% des moins de 35 ans disent n'avoir jamais eu autant envie de démissionner qu’aujourd’hui.

Et malgré les incertitudes qui planent sur l'économie, la croissance et l'emploi, 42% des Français considèrent que nous sommes dans une bonne période pour démissionner. 

Démissionner mais pour quoi faire? L'étude montre que les salariés français seraient prêts à sauter sans filet. 28% pourraient quitter leur poste sans avoir de projet professionnel par la suite... Les moins de 35 ans sont même 38% à envisager de démissionner sans plan B, et 40% à partir du jour au lendemain (contre 25% des 35-49 ans et 17% des 50 ans et plus).

La seule réserve finalement est l'âge. 32% des personnes de moins de 35 ans ont envie de partir dans les 6 mois contre 19% des 35-49 ans et 16% des plus de 50 ans. Et 41% considèrent qu’à partir d’un certain âge, 46 ans en moyenne, il devient trop risqué de démissionner.

A 46 ans, il est trop tard

Mais attention aux décisions trop hâtives. Selon une étude réalisée par UKG dans plusieurs pays du monde, 62% des personnes en France qui disent avoir changé de travail durant la période de la pandémie estiment qu'elles étaient plus satisfaites dans leur ancienne activité.

Un taux bien supérieur à celui constaté chez nos voisins. Ils ne sont que 46% en Allemagne, 39% au Royaume-Uni et 34% aux Pays-Bas à regretter leur choix de mobilité professionnelle. Seuls 24% des Français estiment être pleinement satisfaits après avoir changé de job, le taux le plus bas des pays étudiés.

Et la question est désormais de savoir si la guerre en Ukraine et les incertitudes qu'elle engendre ne va pas poser un lourd couvercle sur ces aspirations au changement en France comme ailleurs.

*: Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1046 personnes représentatif de la population des salariés du public ou du privé. Il a été constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 28 avril au 3 mai 2022.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business