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Ghosn s'emploie à étayer la thèse de l'espionnage chez Renault

Le PDG de Renault Carlos Ghosn a dit jeudi s'être fondé sur "l'analyse" de dizaines de personnes du groupe pour étayer la thèse de l'espionnage industriel, récusée par les cadres mis en cause. Il a dit avoir pris l'avis d'un comité de déontologie composé

Le PDG de Renault Carlos Ghosn a dit jeudi s'être fondé sur "l'analyse" de dizaines de personnes du groupe pour étayer la thèse de l'espionnage industriel, récusée par les cadres mis en cause. Il a dit avoir pris l'avis d'un comité de déontologie composé - -

PARIS (Reuters) - Le PDG de Renault Carlos Ghosn a dit jeudi s'être fondé sur "l'analyse" de dizaines de personnes du groupe pour étayer la thèse...

PARIS (Reuters) - Le PDG de Renault Carlos Ghosn a dit jeudi s'être fondé sur "l'analyse" de dizaines de personnes du groupe pour étayer la thèse de l'espionnage industriel, récusée par les cadres mis en cause.

Le dirigeant de Renault avait affirmé fin janvier qu'il disposait de "multiples certitudes" mais les avocats des trois responsables accusés par la société affirment que le groupe n'a jusqu'à présent produit aucune preuve devant la justice.

"Il y a quand même des tas de personnes qui ont analysé les faits", a répondu Carlos Ghosn jeudi en marge de la présentation des résultats 2010 et du plan stratégique 2016 de Renault.

Il a dit avoir pris l'avis d'un comité de déontologie composé de six personnes issues du management direct de l'ingénierie, du management direct des projets et de la direction des opérations.

"Il y a eu les gens de la sécurité, il y a eu des dizaines de personnes qui ont été impliquées qui sont toutes venues avec la même recommandation", a ajouté Carlos Ghosn.

Le PDG a toutefois souligné qu'il ne s'était pas impliqué lui-même dans l'enquête et qu'il se devait de "faire confiance" à ses proches collaborateurs dans cette affaire qui viserait le programme de véhicules électriques du constructeur.

"Si à chaque fois qu'il se passe quelque chose dans l'entreprise, vous devez vous-même prendre votre stylo et aller enquêter par vous-même pour vous assurer (de) tout ce qu'on vous dit, il n'y a plus d'entreprise", a-t-il avancé.

PLAINTE CONTRE X

Le constructeur automobile a déposé le 13 janvier une plainte contre X pour espionnage industriel en bande organisée dont aurait bénéficié une société privée étrangère.

De leur coté, les cadres licenciés au début de l'année ont déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse" ou "diffamation non publique", estimant avoir été jetés en pâture à l'opinion publique sur la foi de rumeurs.

Le Canard enchaîné a avancé au début du mois que Renault était passé pour étayer ses soupçons par un salarié de la société privée de renseignements Geos.

Selon l'hebdomadaire satirique, ce salarié de Geos a travaillé avec d'autres personnes qui disent avoir piraté des comptes bancaires, et a présenté le résultat de son travail à la direction de Renault par téléphone, sans produire la moindre preuve ou le moindre "justificatif présentable".

Geos a confirmé à Reuters l'implication d'un de ses salariés, qui a été prié de démissionner.

Les médias s'étant fait l'écho d'une piste chinoise, la France a refusé de son côté de faire un lien avec Pékin, qui a officiellement démenti toute implication dans ce dossier touchant une technologie jugée stratégique par les deux pays.

Gilles Guillaume et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse