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Fibre optique: Scopelec, le sous-traitant d'Orange, prépare le licenciement économique de 800 salariés

L'entreprise qui emploit 3600 salariés n'a pas obtenu de la justice la prolongation pour 18 mois d'un très important contrat de sous-traitance, représentant environ 40% de son chiffre d'affaires.

800 salariés de Scopelec vont donc perdre leur emploi, la direction indique ce jeudi préparer leur licenciement économique. Rappelons le plus gros groupe coopératif de France (3600 salariés), a perdu 65% de ses contrats de sous-traitance avec Orange en novembre 2021, à l'issue d'un appel d'offres.

De quoi lui faire perdre environ 40% de son chiffre d'affaires, estimé à 475 millions d'euros en 2021.

En mars, Scopelec poursuivait son donneur d'ordre en justice pour "rupture brutale de la relation commerciale" et demandait le prolongement de son contrat. Le sous-traitant, qui a été notifié mi-novembre de la perte de ce contrat, estime n'avoir eu aucun signe avant-coureur d'Orange sur la perte de ce volume d'affaires, et ne pas avoir eu le temps de s'y préparer.

Procédure de sauvegarde

Si le tribunal a reconnu l'existence d'un différend "sérieux", il a indiqué que celui-ci relève "du juge du fond" et non d'une procédure de référé et donc de débouter le plaignant.

Désormais, l'entreprise, en procédure de sauvegarde, craint de ne pas survivre au choc. "Nous avons besoin d'un volume d'affaires de 90 millions d'euros sur deux ans" pour pouvoir se préparer à la réduction d'activité, avait expliqué à la barre Me Frédéric Abitbol, le mandataire judiciaire nommé dans le cadre d'une procédure de sauvegarde initiée par le sous-traitant.

"Orange reste à l'écoute pour accompagner Scopelec dans cette phase de transition", a indiqué l'opérateur.

Scopelec a saisi également le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) pour obtenir de l'aide. Une délégation de salariés de l'entreprise avait été reçue le 7 avril par la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, après avoir tenté de manifester devant le siège de campagne d'Emmanuel Macron.

Le lendemain, la nouvelle directrice générale d'Orange Christel Heydemann, avait reçu le président du directoire de Scopelec Thomas Foppiani. Orange a proposé des mesures de transition, que son sous-traitant - qui garde d'importants contrats avec lui - juge insuffisantes.

OC avec AFP