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Perte de contrats avec Orange: 1800 emplois menacés chez le sous-traitant Scopolec

La perte de contrats avec l'opérateur Orange fait courir le risque d'environ 1800 licenciements chez l'équipementier Scopelec.

La perte de contrats avec l'opérateur Orange fait courir le risque d'environ 1800 licenciements chez l'équipementier Scopelec, a annoncé mercredi à l'AFP le président du conseil de surveillance de cette coopérative spécialisée dans le déploiement des équipements télécoms. "Aujourd'hui, c'est l'entreprise toute entière qui est menacée de mort" et son modèle de société coopérative, s'est inquiété Alain Tomas. Il en appelle désormais aux pouvoirs publics, afin de "se mettre autour d'une table pour trouver des solutions".

A l'origine de cette situation: la perte de contrats de sous-traitance avec Orange, son partenaire historique et son principal client, à l'origine de 40% de son chiffre d'affaires, estimé à 475 millions d'euros en 2021. Implanté sur plus de 90 sites en France, Scopelec, qui compte quelque 3600 salariés, reste l'un des six partenaires "majeurs" retenus par Orange malgré la perte de ces contrats, à l'issue d'un appel d'offres lancé début 2021.

"Après plusieurs avertissements ces dernières années, la qualité des prestations proposées par certains prestataires actuels, dont Scopelec qui a reçu plusieurs dizaines de mises en demeure en raison de manquements sur certains territoires, a conduit Orange à revoir l'attribution des zones confiées à chacun", avait expliqué en décembre l'ex-France Télécom, dont l'État est le premier actionnaire.

Mutations imposées

De son côté, Sogetrel, spécialisé dans la fibre et les réseaux très haut débit, a perdu fin 2021 le marché d'Orange dans le Nord et les Pays de la Loire, et gagné des marchés notamment dans le sud et le sud-ouest à compter de fin mars. Les salariés de l'équipementier ont entamé une grève lundi, pour protester contre les mutations imposées à 600 employés dans le Nord, en Haute-Marne, en Champagne Ardennes, en Normandie et dans les Pays de la Loire, selon Teddy Stevance, représentant syndical au CSE.

La direction souhaite envoyer nombre de ces salariés vers l'Occitanie ou l'Aquitaine, menaçant de licenciement les réfractaires, selon ce syndicaliste CGT. La direction a indiqué mercredi à l'AFP avoir "instauré un dialogue social" dès novembre, et proposé des formations, une soixantaine de postes locaux, et plusieurs centaines de postes dans d'autres régions, sur lesquels "une centaine de collaborateurs se sont positionnés".

Le président de la Communauté d'agglomération Hénin-Carvin Christophe Pilch a évoqué la possibilité de transférer certains postes au concurrent de Sogetrel ayant remporté l'appel d'offres d'Orange. Il a appelé la direction à la "discussion" sur la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi, pour mieux accompagner les salariés qui devront être licenciés.

J. Br. avec AFP