BFM Business
Emploi

Emploi: le salaire est devenu le critère le plus important pour les cadres

-

- - Jean Ulrich Koch- AFP

Les cadres bénéficient d'un marché de l'emploi qui leur est favorable, et il leur est facile de monnayer leur expertise, confirme cette année encore l'étude sur les rémunérations Robert Walters. Mais ils sont eux aussi à la recherche d'un meilleur pouvoir d'achat, et l'intérêt des missions n'est plus le critère décisif pour choisir un nouvel emploi.

Le marché de l'emploi sourit aux cadres. Et ils en sont bien conscients: 86% d'entre eux sont confiants dans les opportunités que leur offre leur secteur, selon l'étude annuelle réalisée par le cabinet Robert Walters (1). La guerre des talents permet de faire monter les enchères et de voir des gains de salaires qui peuvent dépasser les 10% pour les métiers les plus en tension, comme dans la finance ou l'IT.

Les cadres s'intéressent désormais en priorité à la rémunération que leur offre leur nouvel employeur pour faire leur choix. C'est le critère numéro un pour 75% des sondés.

"C'est un fait inédit en dix ans. Les années précédentes, leur critère premier était plutôt l'intérêt des missions ou encore l'ambiance managériale", explique Antoine Morgaut, CEO Europe et Amérique Latine de Robert Walters.

-
- © -

"On sent une frustration sur le pouvoir d'achat", analyse Antoine Morgaut. Une préoccupation qui est actuellement partagée par bon nombre de Français, et qui s'exprime au travers du mouvement des gilets jaunes.

Car même si les cadres ont des rémunérations qui les placent parmi les Français les plus aisés, ils sont eux aussi exposés au poids des dépenses contraintes de plus en plus élevées. Un jeune diplômé de HEC obtenait lors de sa première embauche 25.000 euros il y a 20 ans. Aujourd'hui sa première rémunération est de 45.000, mais dans le même temps, les dépenses de logements ont été multipliées par trois , et représentent leur principal poste de dépense.

"Le phénomène est particulièrement marqué en région parisienne, où les diplômés entrant sur le marché du travail n'ont d'autres choix que de résider hors de Paris ou de pratiquer la colocation", appuie Antoine Morgaut. S'en suit un sentiment d'insatisfaction. "Ils ont l'impression qu'ils n'ont pas le pouvoir d'achat qui correspond à leur investissement et à leur cinq années d'étude", ajoute-t-il.

Mais ces jeunes diplômés restent néanmoins optimistes sur leurs perspectives de carrière: 95% sont sereins sur le fait qu'ils vont trouver un emploi dans leur fonction. Et comme ils restent en moyenne moins de 3 ans à leur premier poste, ils vont alors pouvoir rapidement monnayer leurs nouvelles expériences acquises.

(1) Enquêtes réalisées auprès de plus de 2500 candidats interrogés en ligne en novembre 2018 et en janvier 2019 en France.

Coralie Cathelinais