Difficultés de recrutement: quels sont les secteurs qui souffrent le plus?

Les chiffres sont impressionnants: près d'une entreprise sur deux peine à recruter aujourd'hui.

Des nuages au-dessus de la reprise. Outre le variant delta, outre les difficultés d'approvisionnement, la Banque de France s'inquiète des difficultés de recrutement des entreprises qui menacent davantage l'économie française.

Près d'une entreprise sur deux peine à recruter aujourd'hui. Quels sont les secteurs les plus touchés?

Cela concerne surtout les services. 47% des entreprises du secteur ont eu des difficultés à trouver des collaborateurs en juin dernier. En particulier dans la restauration et dans l'hôtellerie. C'est un chiffre qui est en nette augmentation par rapport au mois de mai et qui n'est pas si étonnant.

Ces entreprises ont été touchées de plein fouet par la crise et de nombreux employés ont finalement décidé de changer de voie lassés par les restrictions et souvent inquiets pour leur avenir. Aujourd'hui avec le redémarrage, les restaurants et les hôtels ont donc de grandes difficultés à retrouver du personnel.

La Bretagne la plus touchée

La situation est encore plus préoccupante pour le bâtiment. Si on regarde les trois métiers qui sont le plus en tension du point de vue du recrutement, ce sont les charpentiers, les couvreurs et les géomètres. Plus de 80% des recrutements s'avèrent ardus pour ces professions.

Géographiquement, c'est en Bretagne où les entreprises ont le plus de difficultés à trouver des candidats. Viennent ensuite le Centre Val de Loire et la Nouvelle Acquitaine où plus d'un recrutement sur deux est aujourd'hui jugé difficile.

A l'invese, la région Ile de France est la moins touchée.

Pourquoi ces difficultés? La Banque de France pointe du doigt les problèmes de formation: l'inadéquation entre les profils et les besoin réels des entreprises. Elle juge aussi qu'il y a un manque d'incitation à exercer certaines professions aujourd'hui. Enfin, troisième problème, le sous-emploi des jeunes et des seniors.

Tout cela entraine une situation paradoxale, "inacceptable économiquement et socialement", estime le gouverneur de la Banque de France alors que le taux de chômage s'élève aujourd'hui toujours à plus de 8% en France.

Raphaël Couderc et OC