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Les difficultés de recrutement menacent la reprise économique

Selon le gouverneur de la Banque de France, près de la moitié des entreprises que l'institution a interrogé ont des difficultés à trouver des collaborateurs.

Si le variant delta constitue une menace pour la reprise économique française, pour les organisations patronales et la Banque de France, les difficultés de recrutement en sont une autre.

Intérrogé sur Franceinfo, son gouverneur François Villeroy de Galhau affiche clairement son inquiétude.

"La principale menace sur la reprise nous semble être les difficultés de recrutement des entreprises", a-t-il souligné. "Les entreprises que nous interrogeons déclarent à la Banque de France qu'il y a 44% d'entre elles qui ont déjà des difficultés de recrutement, alors qu'on est au tout début de cette reprise", a précisé François Villeroy de Galhau.

"On retrouve ce qui est la principale difficulté française, c'est l'insuffisance de l'offre de travail disponible. Il n'y a pas de réforme plus essentielle dans notre pays que celle qui
augmente cette offre de travail en quantité et en qualité."

Problèmes de formation

Et de poursuivre, "Il y a des problèmes de formation - les compétences qui sont là ne sont pas forcément celles dont les entreprises ont besoin -, il y a des problèmes de travail qu'il faut rendre plus incitatif et il y a un sous-emploi des jeunes et des seniors",
a-t-il détaillé.

En juin sur BFM Business, Frank Ribuot, président du groupe Randstad France, confirmait que le retour d'activité est plus complexe que prévu avec des restructurations industrielles, des salariés en réflexion sur leur parcours ou le télétravail qui s'impose dans de nombreux secteurs.

"On a des tensions sur des bassins d'emplois. À Toulouse, la restructuration d'Airbus a eu des effets de chaîne sur l'ensemble du secteur. On a la même chose dans l'Est de la France avec l'automobile. Il y a aussi des tensions dans tous les secteurs industriels", indique-t-il.

Autre problème, le recrutement dans les filières où les salariés ont décidé de changer de vie. Si les besoins sont réels, de nombreux professionnels ont souhaité faire prendre un nouveau tournant à leur carrière durant la crise. Dans l'hôtellerie/restauration, 140.000 salariés ont ainsi changé de métier.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business