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Emmanuel Macron reconnaît que la France "n'a pas une industrie prête pour une guerre de haute intensité"

Dans son interview de ce jeudi, le chef de l'État rappelle que l'"économie de guerre" mettra du temps à produire ses effets et n'exclut pas des emprunts européens pour financer l'industrie de la défense.

La France et l'Europe ont-elles les moyens de soutenir militairement l'Ukraine? Alors que la France produit en une journée autant d'obus que ce qu'utilise l'armée ukrainienne en quelques minutes, le chef de l'État reconnaît ce jeudi 14 mars que le rythme de production doit augmenter.

"Nous n'avons pas une industrie de défense adaptée à une guerre de haute intensité territoriale que nous ne nous apprêtions pas à mener pour nous-même", a déclaré Emmanuel Macron lors de son interview aux JT de TF1 et France 2. Dès février 2022 j'ai indiqué à nos industriels que nous passions en économie de guerre. Je leur ai demandé des efforts pour produire plus vite."

"On a des limites"

Le chef de l'État assure toutefois que la production de canons Caesar a fortement augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine et la production d'obus dans l'Hexagone a été multipliée par trois.

"Là où nous avons livré quelques dizaines [de canons Caesar] depuis le début du conflit, cette année nous allons produire près de 75 canons Caesar et ils iront tous sur le front ukrainien. Nous avons multiplié par plus de trois notre production d'obus et de missiles. Mais on a des limites. Ça met du temps à faire."

Des armes vont ainsi être produites en Ukraine en partenariat avec l'Allemagne. À court terme, le pays va continuer à chercher des munitions dans le stock de pays partenaires que le chef de l'État ne veut pas citer.

Un emprunt européen pas exclu

Concernant le financement de cette "économie de guerre", Emmanuel Macron rappelle que le budget des armées a été doublé ces dernières années. Mais il compte aussi sur les moyens européens avec la Facilité européenne de paix sur laquelle les États membres se sont accordés ce mercredi. Cette dernière financera des contrats pour des industriels français sur le territoire et en Ukraine.

Le chef de l'État n'exclut enfin pas d'aller plus loin et d'éventuellement engager les États de l'UE dans la souscription d'emprunts pour financer l'aide à l'Ukraine.

"Ce que nous avions su faire pendant la période du Covid qui était de dire "nous sommes face à un choc" et on doit aller lever de l'argent en commun sur les marchés c'est ce qui nous a permis de tenir et de relancer."
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco