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Union européenne

Fini les paillettes dans nos vies? Pourquoi la Commission européenne veut les interdire

L'exécutif européen a adopté il y quinze jours des mesures afin de limiter les microplastiques ajoutés intentionnellement aux produits.

Les paillettes libres vont disparaître des rayons à partir de lundi prochain. Comme les cosmétiques contenant des microbilles plastiques (soins exfoliants, gommages), elles figurent parmi les premiers produits concernés par la récente adoption à Bruxelles de mesures qui limitent les microplastiques ajoutés intentionnellement aux produits.

Le 25 septembre dernier, la Commission européenne a ainsi adopté de nouvelles règles qui empêcheront le rejet dans l'environnement d'environ un demi-million de tonnes de microplastiques en vertu de la réglementation de l'UE sur les produits chimiques (REACH). Dans le cadre du plan d'action "zéro pollution", l'institution a fixé l'objectif de réduire la pollution par les microplastiques de 30% d'ici à 2030.

Ces nouvelles règles interdisent la vente de microplastiques en tant que tels ainsi que de produits auxquels des microplastiques ont été ajoutés intentionnellement et qui rejettent ces microplastiques lorsqu'ils sont utilisés. Sont concernées par cette restriction "toutes les particules de polymères synthétiques de moins de 5 millimètres organiques, insolubles et résistants à la dégradation."

Le site de la Commission européenne cite en exemple les matériaux de remplissage granulaire utilisés sur les surfaces de sport artificielles (type gazon synthétique) qui sont "la principale source de rejet dans l'environnement de microplastiques ajoutés intentionnellement." Outre les cosmétiques et paillettes, on retrouve également les détergents, les adoucisseurs textiles, les engrais, les produits phytopharmaceutiques, les jouets ou encore les médicaments et dispositifs médicaux.

Des dérogations et des périodes de transition de quatre à douze ans

Cependant, des périodes de transition sont prévues pour permettre aux parties concernées de s'adapter aux nouvelles règles ainsi que des dérogations pour les produits utilisés sur des sites industriels ou qui ne rejettent pas de microplastiques pendant leur utilisation. "Mais leurs fabricants devront fournir des instructions sur la manière d'utiliser et d'éliminer le produit afin d'éviter les émissions de microplastiques", souligne l'exécutif européen.

Ainsi, les délais d'interdiction atteignent quatre ans pour les produits cosmétiques "à rincer" (gels douche, peelings), cinq ans pour les détergents et produits d'entretiens, huit ans pour les granulés de remplissage des terrains de sport artificiels et même douze ans pour les cosmétiques de type maquillage, rouge à lèvres et vernis à ongles. Le commissaire européen à l'Environnement Viginijus Sinkevicius a évoqué une mesure qui "répond à une préoccupation majeure pour l'environnement et la santé des citoyens", rappelant que "les microplastiques sont présents dans les mers, les rivières et sur terre ainsi que dans l'alimentation et l'eau potable".

Cette décision "contribue à la transition écologique des industries de l’UE et promeut des produits innovants sans microplastiques, explique de son côté Thierry Breton. Les citoyens de l’UE auront accès à des produits plus sûrs et plus durables."
TT