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Union européenne

Politique monétaire: Emmanuel Macron estime qu'il ne faut pas "briser la demande européenne"

Le président français Emmanuel Macron, le 16 septembre 2022 à Guéret (Creuse)

Le président français Emmanuel Macron, le 16 septembre 2022 à Guéret (Creuse) - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP

Le président a rappelé que l'économie européenne n'était pas en "surchauffe" et a souligné les limites d'une politique monétaire consistant à augmenter les taux directeurs pour contenir l'inflation.

L'économie européenne n'est "pas en surchauffe". C'est un des messages que le président français Emmanuel Macron a fait passer ce lundi dans une interview accordée au quotidien français Les Echos publiée ce lundi. Il met notamment en garde contre la politique monétaire de hausse des taux envisagée en Europe.

"Je suis inquiet de voir beaucoup d'experts et certains acteurs de la politique monétaire européenne nous expliquer qu'il faudrait briser la demande européenne pour mieux contenir l'inflation", a-t-il souligné.

"Il faut faire très attention. Contrairement aux Etats-Unis, nous ne sommes pas dans une situation de surchauffe européenne", a justifié le chef de l'Etat. La forte inflation actuellement en Europe "a d'abord été importée de l'extérieur, elle n'est pas liée à une demande trop forte", souligne-t-il.

Augmenter les taux?

La plupart des banques centrales à travers la planète remontent nettement leurs taux d'intérêt afin de tenter de faire retomber la forte inflation. Leur objectif est de ralentir l'activité économique en renchérissant notamment l'accès au crédit.

Dans le même temps, de nombreux Etats, notamment en Europe - dont la France - ont débloqué des milliards d'aides publiques destinés à faire face à l'envolée des prix énergétiques. Le risque de cette politique est toutefois de continuer à alimenter l'inflation et de contrecarrer les plans des banques centrales de ralentir l'activité.

C'est l'une des raisons pour lesquelles les grandes institutions internationales à l'instar du Fonds monétaire international appellent à davantage orienter ce soutien budgétaire vers les plus vulnérables.

Le président de la Bundesbank Joachim Nagel a estimé samedi que de nouvelles hausses de taux d'intérêt étaient "nécessaires" en zone euro après celle déjà attendue fin octobre pour lutter contre l'envolée de l'inflation. La présidente de la BCE Christine Lagarde a plaidé de son côté le 12 octobre pour une "coopération entre la politique monétaire et budgétaire".

NLC avec AFP